Mutations au FONIJ: en dépit des  contestations, le DG reste droit dans ses bottes

il y a 5 heures 22
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Si agents et responsables du Fonds National d’Insertion des Jeunes (FONIJ) sont tous d’accord sur les efforts à faire pour l’efficacité du service, les approches font moins le consensus. En témoigne le dossier de mutation de certains assistants dressés contre leur directeur général.

Le 20 mars dernier, le Directeur Général du Fonds National d’Insertion des Jeunes (FONIJ), Abdourahmane Baldé, a procédé à la mutation de plusieurs agents basés à Conakry vers différentes régions du pays. Une mesure qui s’inscrit, selon lui, “dans la mise en œuvre du plan de travail annuel (PTA) pour l’exercice 2025”, avec pour objectif d’assurer une meilleure coordination des activités du FONIJ à l’échelle locale.

Dans cette note officielle, le directeur général précise que « chaque chef de projet sera responsable de la coordination des activités du FONIJ dans sa circonscription administrative, sous la supervision des inspecteurs régionaux de la jeunesse ». Etant donné que la FONIJ est sous la même tutelle que ces derniers.

Cependant, certains agents concernés contestent cette décision, qu’ils interprètent comme une forme de représailles à la suite d’une récente revendication pour plus d’équité dans la revalorisation salariale. Ces agents dénoncent notamment un manque de services déconcentrés dans certaines régions et un traitement inégalitaire au sein du personnel assistant, où certains auraient bénéficié d’augmentations de salaire contrairement à d’autres. Tandis que tous les chefs de service auraient reçu un traitement salarial similaire.

C’est pourquoi, en réaction, ces agents ont adressé une réponse écrite à leur hiérarchie, posant plusieurs conditions avant de rejoindre leurs nouveaux postes. Ils sollicitent notamment la mise en place de mesures d’accompagnement, telles que la revalorisation des primes, des allocations pour le logement et la communication, ainsi qu’une prise en charge des frais de santé et la mise à disposition d’un moyen de transport.

« La mise en œuvre de ces dispositions conditionnera notre capacité à remplir efficacement nos missions sur le terrain et à assurer le succès des projets », précisent-ils.

Parallèlement, dans un recours gracieux ils déclarent que “nous constatons que cette << mutation >> a été décidée sans prise en compte des mesures d’accompagnement essentielles à sa bonne exécution.” Et que “cette décision, présente plusieurs irrégularités qui nous semblent contraires aux principes établis par les textes réglementaires en vigueur”. Enumérant notamment, selon le document, “le non-respect des statuts régissant l’organisation et le fonctionnement de notre institution.”

Dans la foulée, les mêmes agents ont saisi l’Inspection Générale du Travail, qui a convoqué le Directeur Général du FONIJ ce vendredi 18 juillet, pour examiner la situation du collectif des travailleurs.

Contacté par Guineenews, Abdourahmane Baldé confirme sa volonté de répondre à cette convocation, tout en restant ferme sur la légitimité de ses décisions. Il souligne que “certains cadres ont déjà rejoint leurs affectations et ont commencé à produire des rapports”. Précisant que “des formations ont été organisées pour ces derniers à Conakry”, avec “en perspective la fourniture prochainement des équipements tels que des motos”, même des véhicules si les moyens le permettaient.

Sur les critères ayant conduit aux mutations et aux évolutions de postes, le directeur explique qu’un comité interne a mené une évaluation basée sur la performance des agents. « Des assistants ayant montré des résultats, ont été promus. Tandis que certains chefs de service jugés insuffisants ont été rétrogradés », affirme-t-il, insistant sur le caractère collectif et inclusif du processus.

Il rejette également l’idée d’une augmentation salariale automatique liée à la promotion d’un collègue. « Une augmentation est liée à la ponctualité, au respect des engagements contractuels et à l’atteinte des objectifs », précise-t-il. Il cite en exemple un agent qui, malgré une augmentation, aurait refusé sa mutation, ce qui, selon lui, invalide les accusations portées contre la direction.

Le directeur dénonce par ailleurs le comportement de certains agents qu’il accuse de vouloir rester à Conakry pour travailler ailleurs tout en continuant à percevoir un salaire de l’Etat. Non sans signifier aux agents qui l’accusent de leur avoir proposé des contrats antidatés, que le document en question ne peut être un contrat que quand il sera signé. Ce qui n’est pour l’instant pas le cas, précise le DG du FONIJ.

A cette allure, la rencontre avec l’Inspection Générale du Travail qui n’a pas répondu aux sollicitations de Guinéenews pourrait constituer une étape clé dans ce dossier où chaque partie campe sur sa position.

Lire l'article en entier