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http://Actuguinee.org/ Il est des silences qui en disent long. Celui de Moussa Cissé, depuis son départ à la tête de la Société Nationale des Pétroles (SONAP), en est un. Un silence digne, apaisé, que seuls savent garder les hommes profondément enracinés dans les principes d’honneur, de loyauté et de réserve.
Et pourtant, au beau milieu de ce mois de septembre 2024, un coup de vent toxique, alimenté par l’ombre et les sous-entendus, a tenté de jeter le discrédit sur celui que beaucoup considèrent comme le pilier discret mais décisif de la réforme du secteur des hydrocarbures en Guinée. On l’a accusé, sans jamais avancer la moindre preuve, d’avoir trempé dans une histoire de falsification monétaire en 2022 lorsqu’il occupait les fonctions de Ministre en charge des Finances et de détournement de plusieurs millions de dollars à peine installé dans ses fonctions de Directeur Général de la SONAP (5 mois). Des dizaines de millions de dollars, oui des millions de dollars pas de Franc guinéen qu’il aurait transporté en Côte d’Ivoire à partir de l’aéroport de Conakry alors qu’il était en mission officielle. Une rumeur vide, aucun élément sérieux. Juste des soupçons soufflés à voix basse, qui ont fait vaciller une réputation construite pierre après pierre pendant près de deux décennies de service loyal à l’État.
_Au crépuscule de son règne, après plus de quarante années de conquête du pouvoir et plus d’une décennie d’exercice, l’ancien Président Alpha Condé en vint lui-même à cette amère conclusion : en Guinée, le citoyen ne croit au mensonge que lorsqu’il dépasse les limites de l’entendement._
La justice blanchit. L’analyse éclaire. Le temps réhabilite .
En août 2024, la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) , par la voix de son Procureur spécial a blanchit Moussa Cissé dans une accusation de corruption par un classement sans suite du dossier au terme de plusieurs mois de vérification.
Dans sa dernière édition, le journal Westaf Mining , pourtant peu suspect de complaisance, publie une analyse implacable sur ce qu’on a trop vite appelé « crise de liquidités ». Le constat est clair : il ne s’agissait ni d’une faillite du système bancaire, ni d’un détournement organisé, mais d’un déséquilibre structurel et logistique.
La publication précise que les accusations portées contre Moussa Cissé, ancien Ministre des Finances et le Gouverneur de la BCRG Karamo Kaba ont été formellement écartées par une enquête administrative. Mais entre-temps, le mal était fait : commandes de billets gelées, procédures bloquées, et un homme précipité hors de ses fonctions au moment même où il conduisait les réformes les plus ambitieuses que la SONAP ait connues depuis sa création.
Un leadership de rupture au service d’un secteur sinistré
Lorsqu’il est nommé Directeur Général de la SONAP en avril 2024, le contexte est d’une rare intensité : la Guinée est encore sous le choc du tragique incendie des dépôts pétroliers, qui a mis à genoux l’approvisionnement national. Sur le continent africain, plusieurs pays font face à une flambée des prix du carburant, conséquence de tensions sur les marchés mondiaux de l’énergie liées à la prolongation des conflits en Ukraine et au Moyen-Orient. À l’échelle internationale, les chaînes logistiques sont désorganisées, les politiques énergétiques repensées, et les économies émergentes luttent pour sécuriser leurs réserves.
C’est dans ce climat national d’urgence et international de pression sur les ressources stratégiques que Moussa Cissé est appelé à prendre les rênes de la SONAP. L’économie est asphyxiée, l’État sous tension, les citoyens en colère. Il faut du courage, du sang-froid et surtout une vision. Moussa Cissé n’hésite pas. Profondément humain, humble, respectueux, Moussa Cissé a du temps pour tout le monde avec un sens d’écoute dans une forte dose de patience dans l’observation.
Il arrive avec une feuille de route ambitieuse : sécurisation des infrastructures, réorganisation des circuits logistiques, et surtout, retour à la normalité dans la distribution. En quelques semaines, il coordonne une réponse d’urgence efficace, rassure les partenaires internationaux, et engage une refonte stratégique de la SONAP, orientée vers la transparence, la performance, la souveraineté énergétique et le bien être de ses collaborateur et de l’ensemble des acteurs du secteur pétrolier.
La SONAP n’était plus un simple rouage administratif, elle redevenait un acteur de l’État stratège. Mais voilà, trop de rigueur, parfois, dérange les habitudes. Et au moment même où la réforme prenait corps, la rumeur se met à enfler. Organisée ? Spontanée ? Peu importe. Ce qui compte, c’est qu’elle a freiné l’élan d’un homme, mais n’a pas entamé son intégrité et sa loyauté.
L’empreinte d’un fidèle serviteur du Général Mamadi Doumbouya
Durant son parcours, Moussa Cissé a toujours été un soutien indéfectible à la vision réformatrice du Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya. Dès octobre 2021, il s’engage loyalement dans les fonctions ministérielles confiées par le Chef de l’État : Ministre du Budget, Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Ministre de l’Économie et des Finances. Son action, marquée par l’assainissement et l’équilibre des finances publiques, la digitalisation des régies, et l’entrée historique de la Guinée dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire, s’inscrit en droite ligne de l’agenda de refondation du pays.
Son passage à la SONAP ne fait que prolonger cet engagement. Il y a appliqué les mêmes principes : discipline, transparence, efficacité, intelligence collective. Ce n’est pas un hasard si, malgré les tempêtes, il n’a jamais cessé d’exprimer publiquement son attachement aux idéaux, à la vision du Président Doumbouya et à la mission sacrée de redonner à la Guinée sa dignité économique. Une ambition qui dresse des vents contraires.
Le poids du silence digne
Ce qui distingue Moussa Cissé, ce n’est pas seulement son CV ou sa compétence technique. C’est sa manière d’encaisser l’injustice sans éclat, de rester digne dans la tempête, de ne jamais compromettre la République pour sa réhabilitation personnelle. Pas un mot contre l’État. Pas un mot contre ses détracteurs. Juste le temps, le travail, la foi.
Comme il aime à le dire en privé : « Il n’y a pas d’honneur plus immense que de servir Allah et la grandeur de sa Nation. »
Un serviteur de l’Etat
Aujourd’hui, il ne s’agit plus de défendre un homme, mais de restaurer une vérité. Celle d’un serviteur public exemplaire, d’un esprit formé à la rigueur, d’un professionnel de la réforme dont le pays aura besoin à nouveau. Car la République n’oublie jamais ceux qui l’ont servie dans l’ombre.
Et comme le rappelait Nelson Mandela :
« Dans la vie, on ne perd jamais. Soit on gagne, soit on apprend . »
Moussa Cissé a appris. Il a gagné. Et il est resté debout.
Il est temps que l’opinion publique, elle aussi, le regarde à nouveau avec lucidité et respect.
Clermont-Ferrand, le 21/06/2025
ABDOULAYE TIRANKE CAMARA, Juriste privatiste, Conseiller en Gestion de Patrimoine.
E-mail : [email protected]
L’article Moussa Cissé, l’honneur intact d’un réformateur silencieux (Par ABDOULAYE TIRANKE CAMARA) est apparu en premier sur Actuguinee.org.