Menace de grève l’intersyndicale de l’éducation: les négociations s’ouvrent lundi

il y a 3 heures 19
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Le gouvernement guinéen semble prendre très au sérieux la menace de grève brandie par l’intersyndicale de l’Éducation. Le vendredi 07 novembre 2025, le ministre du Travail et de la Fonction publique a adressé un courrier aux trois composantes de l’intersyndicale, les invitant à l’ouverture de négociations, dès lundi, autour de leurs revendications.

L’information a été confirmée par Michel Pépé Balamou de l’intersyndicale de l’éducation. Au micro de Mosaiqueguinee, il a précisé que le courrier, signé par le ministre, leur demandait de fournir une liste de quinze (15) membres, soit cinq (5) par structure syndicale, pour participer à la commission de négociation.

Cette commission doit entamer ses travaux dès ce lundi dans la salle de réunion du ministère du Travail et de la Fonction publique. Les échanges seront placés sous l’arbitrage de l’Inspecteur général de l’Administration publique (IGAP) et du président du Conseil national du dialogue sociale (CNES), et comprendront également des représentants du ministère du Budget et des trois ministères du secteur de l’Éducation et de la Formation.

Malgré l’ouverture annoncé du dialogue, l’intersyndicale, déjà ferme sur sa position, a prévenu la partie gouvernementale que les travaux devaient se focaliser exclusivement sur son mémorandum, dont la signature du statut particulier révisé est la revendication centrale.

À cet effet, le cadre d’échange passe désormais d’une commission technique à une commission bipartite de négociation, composée uniquement de représentants du gouvernement et de l’intersyndicale de l’Éducation, dans l’objectif de gagner en temps.

Clarification sur le statut particulier et les primes

Le secrétaire général du Syndicat national de l’éducation (SNE) a tenu à lever l’équivoque concernant les suspicions entretenues par certains enseignants, impatients de voir leur situation s’aligner sur celle des collègues du supérieur.

« D’abord, il n’y a pas deux statuts particuliers. Et c’est cet appel que nous lançons aux enseignants du pré-universitaire qui brûlent d’impatience en disant : « L’enseignement supérieur a fait ceci, a fait cela, pourquoi pas nous ? » Nous leur disons qu’il n’y a qu’un seul statut particulier », a-t-il affirmé.

Il a ensuite clarifié la distinction entre le statut unique et les primes. Selon lui, les primes de rémunération des grades accordées à l’enseignement supérieur résultent d’une lutte menée depuis 2015-2016, avec l’ancien ministre Yéro Baldé, et renforcée par l’actuelle ministre Dr Diaka Sidibé. Cet avantage ne constitue pas un statut , insiste-t-il. Il a ajouté que seul statut en vigueur est celui signé le 12 juin 2006 à la suite de la grande grève de l’intersyndicale de l’Éducation de l’époque, et qui porte la signature du feu président Général Lansana Conté.

Ces primes de grade ne sont pas spécifiques au secteur. Elles peuvent bénéficier à tout cadre s’il est docteur, professeur ou agrégé, et s’il mène des recherches et des publications. Les enseignants du pré-universitaire qui possèdent ces grades peuvent également y prétendre.

« Il n’y a qu’un seul statut, c’est le statut des personnels de l’Éducation », a-t-il martelé, précisant que ce statut couvre les trois sous-secteurs de l’éducation.

Concernant le mémorandum proprement dit, l’intersyndicale se réjouit de son cadre transversal, assurant qu’il prend en compte toutes les préoccupations, c’est  notamment les primes, de fonction des hauts cadres. Le mémorandum inclut également la question des salaires bloqués depuis des années, un problème qui touche des enseignants des trois sous-secteurs (supérieur, technique et pré-universitaire).

Appel à la synergie d’action

Le représentant syndical a par conséquent appelé ses camarades de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi à s’inscrire dans une dynamique de synergie d’action pour faire aboutir l’ensemble des points inscrits dans le mémorandum de l’intersyndicale de l’Éducation.

Il les a mis en garde contre une posture triomphaliste. A l’en croire, rien n’est encore acquis. Il a révélé que les primes de carrière liées au plan de carrière dans l’enseignement supérieur n’absorbent pas tous les problèmes, car : « Quand vous prenez l’enseignement supérieur, il y a des enseignants aujourd’hui qui ont la licence, qui ont la maîtrise, qui ont le master, qui ne bénéficient pas de ces primes-là », a-t-il conclu.

Alhassane Fofana 

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