Mandiana : les élèves de l’école primaire de Tindila étudient à même le sol

Quelques jours seulement après l’ouverture des classes, certains établissements scolaires de la région administrative de Kankan continuent de sombrer dans l’oubli des autorités éducatives. C’est le cas de l’école primaire de Tindila, un district relevant de la sous-préfecture de Saladou, dans la préfecture de Mandiana. La seule école primaire de cette localité se trouve aujourd’hui dans un état de dégradation avancée : murs fissurés, toiture sans plafond et toilettes totalement délabrées. Pire encore, le manque de salles de classe oblige les tout-petits à suivre les cours à même le sol, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Avec une population estimée à environ 2 000 habitants, le district de Tindila attend toujours son décollage sur le plan éducatif. Dans ce petit village de Saladou, les enfants apprennent désormais sous un abri de fortune construit par la communauté. L’école primaire, datant de plus de trois décennies, ne répond plus aux besoins de la population.

Au-delà de la vétusté du bâtiment, le manque de salles de classe et de tables-bancs pousse certains élèves à s’asseoir par terre pour ne pas manquer les cours.

Mamadou Diakité, ressortissant de Tindila

« Cette école a été construite par l’État en 1992. Et depuis, elle n’a jamais été rénovée. Le bâtiment est complètement délabré et nous ne disposons que de trois salles de classe pour trois groupes pédagogiques. Vu le nombre croissant d’élèves, la communauté a décidé de construire un abri de fortune pour permettre aux enfants d’étudier. Mais même là, nous manquons de tables-bancs, d’où la présence d’élèves assis à terre », explique Mamadou Diakité, un ressortissant de Tindila.

Pour le directeur de l’école, cette forte affluence enregistrée cette année résulte de l’application de la nouvelle constitution, qui rend obligatoire la scolarisation de tous les enfants en âge d’aller à l’école.

Kaba Sidibé, directeur de l’école primaire de Tindila

« Avant, nous arrivions à gérer la situation. Mais cette année, la communauté s’est fortement engagée dans la scolarisation, de peur de violer les nouvelles directives. Nous sommes donc débordés. Pour faire face à cette situation, nous avons jugé nécessaire d’ériger un abri provisoire pour accueillir les élèves. C’est le début de l’année, et nous appelons les autorités à réagir rapidement pour sauver l’avenir de ces enfants », a plaidé Kaba Sidibé, directeur de l’école primaire de Tindila.

Aujourd’hui, le rêve des habitants de Tindila est de voir sortir de terre un bâtiment scolaire digne de ce nom, capable d’accueillir dans de bonnes conditions tous les enfants du village.

Djoumé Diallo, porte-parole de la notabilité

« Tindila n’est pas une zone minière. Nous vivons essentiellement de l’agriculture. Nous avons la volonté de construire, mais les moyens nous manquent. Nous demandons aux autorités de nous venir en aide pour construire de nouvelles salles de classe et les équiper en tables-bancs », a lancé Djoumé Diallo, porte-parole de la notabilité.

À Tindila, comme dans plusieurs autres localités rurales de la Haute Guinée, le savoir se partage à ciel ouvert à cause d’une insuffisance d’infrastructures scolaires. Une situation qui, pour beaucoup, traduit le long chemin qu’il reste à parcourir pour garantir une éducation de qualité pour tous.

De Kankan, Souleymane Kato Camara pour Guineematin.com

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