Mandiana : des jeunes en colère manifestent contre l’absence de routes, d’eau et d’électricité

Un vent de protestation s’est levé tôt ce vendredi 14 novembre 2025 dans la préfecture de Mandiana, où des centaines de jeunes sont descendus dans les rues pour dénoncer le « manque criard » d’infrastructures routières, d’eau potable et d’électricité.

Rassemblés par groupes, les manifestants ont barricadé la route principale et brandi des pancartes portant des messages tels que : « Mamadi Doumbouya, aidez la jeunesse ! »; « Nous sommes dans la poussière ! »; « Il n’y a pas de courant ! »; « Nous aimons Mamadi Doumbouya, mais nous sommes fatigués de la poussière ».

Selon plusieurs témoins, cette colère reflète des années de promesses non tenues par les autorités.

« La poussière nous fatigue… que les travaux avancent ». Un jeune manifestant, visiblement exaspéré, a confié : « Nous sommes sortis aujourd’hui parce que les travaux de réhabilitation de cette route ont commencé depuis longtemps, mais ça traîne toujours. S’ils ne veulent pas terminer la route, qu’ils libèrent la circulation. Nous sommes fatigués par la poussière. On a bloqué la route pour que le Groupe Guiter vienne travailler. Nous aimons Mamadi Doumbouya, mais c’est la poussière qui nous fatigue. »

Un autre ajoute que même les services sociaux de base sont touchés : « Ici, à Mandiana, même dans les hôpitaux, il y a de la poussière partout. Nous ne voulons plus l’arrosage, nous voulons que la route soit bitumée. »

Un troisième manifestant déplore l’inaction autour des projets d’interconnexion électrique : « Nous sommes sortis pour demander au président Mamadi Doumbouya de faire achever notre route. Elle a causé beaucoup de morts et rendu beaucoup de gens malades. Toutes les autres préfectures ont bénéficié de l’interconnexion, sauf Mandiana. Nous aimons vraiment Mamadi Doumbouya, nous lui demandons de nous aider. C’est lui seul qui peut nous aider. »

« Pas de route, pas de vote »

La détermination des jeunes est telle que certains n’hésitent pas à brandir une menace politique : « Si notre route n’est pas faite, il n’y aura pas de vote. On ne votera que si la route est achevée. »

Quelques minutes après le début des tensions, un responsable de la préfecture s’est rendu sur place pour apaiser les manifestants. La manifestation s’est finalement déroulée sans heurts. Les jeunes, qui avaient reçu des consignes de non-violence, se sont dispersés en début d’après-midi après avoir remis un mémorandum aux autorités préfectorales.

Selon un représentant de la préfecture, le document sera transmis aux ministères concernés, qui devraient fournir une réponse « sous quinze jours ».

Pour l’heure, les habitants de Mandiana espèrent des actions rapides et tangibles. Le défi est désormais entre les mains de l’État et des autorités locales, appelés à transformer les promesses en réalisations concrètes sur le terrain.

Karifa Doumbouya, correspondant régional 612 512 279

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