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Lors d’un point de presse tenu ce vendredi 13 juin dans son cabinet à Dixinn, l’avocat guinéen Me David Béavogui a dénoncé ce qu’il qualifie d’« injustice flagrante » commise par l’État guinéen au détriment de ses clients, les héritiers de feu Soriba Soumah, ancien compagnon de l’indépendance.
Revenant sur le contentieux foncier opposant ces héritiers à l’État, Me Béavogui a déclaré : « Nous parlons d’une situation d’injustice. D’injustice parce que la personne morale, je veux parler de l’État, censée protéger les citoyens et leurs biens, est à la base d’une expropriation.»
Il rappelle que feu Soriba Soumah avait acquis, avec ses propres fonds, une parcelle à Camayenne, ultérieurement réquisitionnée pour la construction de l’école primaire du quartier. « Cette parcelle a fait l’objet d’une expropriation parce qu’à l’époque, il n’y avait pas d’école publique à Camayenne. En l’expropriant, pour cause d’utilité publique, l’État a pu construire l’école primaire de Camayenne que vous pouvez aller constater l’existence », a-t-il expliqué.
L’avocat soutient que, pour compenser cette expropriation, l’État avait proposé un terrain de recasement, mais serait revenu des années plus tard pour en contester la propriété. « Là où se trouve aujourd’hui la CMIS n°1 de Cameroun, cette même parcelle a été cédée par l’État (…). L’État, à travers une société qu’on appelle la Société Guinéenne de Construction, vient tomber à bras raccourcis sur cette même parcelle et engage une procédure judiciaire avec M. Soriba Soumah de son vivant. L’État succombe de l’instance en la paix. Alors, les héritiers tentent de récupérer leur parcelle, mais c’est toujours impossible », a ajouté Me Béavogui.
Pour étayer ses affirmations, il affirme disposer de documents prouvant la légitimité de la propriété. « L’État lui a donc remis toute la documentation nécessaire lui permettant de suivre paisiblement la propriété sur laquelle il a été recasé. Mais contre toute attente (…), l’État veut attribuer la même parcelle à la société qu’on appelle l’Agence guinéenne pour le financement du logement (AGUIFIL), qui est dirigée par une dame que je salue de passage. Quand cette dame a compris les dessous du problème, elle a estimé qu’elle ne pouvait pas faire de l’injustice à des orphelins. Elle a renoncé à cette offre », a-t-il indiqué, avant d’ajouter : « L’État, avec la patate chaude, récupère elle-même la même parcelle et étend le siège de la CMIS. »
Face à cette situation, Me Béavogui a exprimé son indignation : « Nous ne pouvons pas nous réjouir de la sueur des orphelins, du malheur des orphelins. L’État, qui doit protéger ces orphelins. »
En guise de conclusion, il a évoqué une décision judiciaire favorable, tout en soulignant que le dossier reste en suspens. « Nous avons obtenu du premier président de la Cour d’appel de Conakry une ordonnance d’arrêt des travaux et je pense que cette fois-ci, l’État a obtempéré (…). Mais la question de libération des lieux pose problème. C’est pourquoi nous voulons faire appel pour que nous informions l’opinion publique sur la gravité des faits et que notre appel tombe dans les bonnes oreilles pour que nos clients soient rétablis dans leur droit. »
L’article Litige foncier à la Camayenne : l’État accusé d’avoir exproprié la famille de feu Soriba Soumah, figure de l’indépendance est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.