La mer comme ultime recours d’une jeunesse désœuvrée à Kamsar (Boké) : « 5 à 6 barques ont quitté pour la Méditerranée »

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La sous-préfecture de Kamsar (dans la région de Boké) est connue pour son ouverture sur l’océan Atlantique et son rôle central dans l’activité minière guinéenne. Pourtant, derrière cette richesse économique, une autre réalité s’impose : celle d’une jeunesse livrée au chômage et à la précarité. Faute d’opportunités locales, plusieurs jeunes choisissent de braver la mer dans l’espoir de trouver un avenir meilleur en Europe.

Selon des témoignages recueillis par Guineematin.com lundi dernier, 22 septembre 2025, entre cinq et six barques ont récemment quitté Kamsar pour les îles Canaries. Certaines auraient déjà atteint cet archipel espagnol, tandis que d’autres se sont arrêtées en Mauritanie ou en Guinée-Bissau. Ansoumane Bangoura, président du Conseil communal des jeunes de Kamsar, tire la sonnette d’alarme.

Ansoumane Bangoura, président du Conseil communal des jeunes de Kamsar,

« L’employabilité de la jeunesse de Kamsar est vraiment préoccupante. Depuis plusieurs maires, il n’y a pas eu de politique réelle pour le recrutement des jeunes dans les entreprises. Boké, particulièrement Kamsar, étant la zone économique de la Guinée, nos jeunes sont oubliés et vivent dans la misère. Actuellement, 5 à 6 barques ont quitté la ville pour la Méditerranée, preuve que beaucoup cherchent le bonheur ailleurs. Les autorités communales et sous-préfectorales doivent mettre en place une stratégie pour recruter les jeunes compétents de Kamsar, car dans les entreprises, on voit surtout des personnes parachutées de l’extérieur. Nous n’avons pas de lieux où faire valoir nos droits. Malgré notre proximité avec la commune et nos structures représentatives comme la DSPJ ou le Conseil communal des jeunes, nos plaidoyers restent ignorés. C’est très déplorable », a-t-il dit.

Poursuivant, Ansoumane Bangoura déplore le non-respect du contenu local et critique le fait que des postes stratégiques sont attribués à d’autres et non aux natifs.

« Je ne maîtrise pas exactement le nombre, mais d’après les autorités, il y a 5 barques. Une a déjà franchi la Méditerranée et est arrivée en Espagne, tandis que les autres se sont arrêtées en Mauritanie ou en Guinée-Bissau. Les conditions dans lesquelles vivent ces jeunes sont vraiment inhumaines. Si une politique était mise en place ici, personne n’aurait l’envie de partir. Ils travailleraient et vivraient dignement. Imaginez : tu es chez toi et tu vois un autre jeune venant d’ailleurs gagner des millions alors que toi tu n’as rien. Cela pousse à partir. Certains préfèrent risquer leur vie en mer plutôt que de rester dans la misère. L’État, à travers les autorités communales et sous-préfectorales, doit imposer le respect du contenu local. Actuellement, ce contenu n’est pas respecté : même les postes de relations communautaires dans les grandes entreprises sont occupés par des personnes parachutées, qui ne connaissent pas Kamsar. Ces postes doivent être occupés par des natifs, des jeunes qui comprennent la réalité locale », a-t-il souligné.

Par ailleurs, Ansoumane Bangoura souligne que ce n’est pas un problème de formation et rassure que la jeunesse de Kamsar est bien formée. Il lance un appel aux autorités d’écouter leurs plaidoyers.

« Dire que la jeunesse de Kamsar n’est pas formée est du baratin. La plupart ont un diplôme, du niveau B au niveau A, et certains sont techniciens dans plusieurs métiers. Je remercie Guinéematin.com pour cette opportunité et j’appelle les autorités communales et sous-préfectorales, surtout la Délégation spéciale, à rectifier les erreurs du passé. Mettez en place une politique pour que la jeunesse de Kamsar reste et travaille ici. Nous avons tout pour vivre paisiblement, mais le manque d’emploi nous pousse à partir. Les structures de jeunesse comme la DSPJ ou le Conseil national des jeunes ne sont écoutées qu’en cas de problème. Nous demandons aux autorités d’écouter nos plaidoyers et d’agir », a-t-il lancé.

À noter que la gendarmerie maritime de Kamsar n’a pas voulu communiquer pour le moment sur le nombre exact des barques arrêtées ou ayant pu aller très loin en mer dans l’espoir de rejoindre l’Europe.

Ismaila Diallo pour Guineematin.com

Tél : 624 69 33 33

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