Franco-Arabe : le SNEFAG dresse un état des lieux critique et soumet des revendications prioritaires

il y a 15 heures 38
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Le Syndicat National de l’Enseignement Franco-Arabe de Guinée (SNEFAG), récemment créé, a tenu une conférence de presse ce samedi 14 juin 2025 à la Maison de la Presse, pour évoquer les dysfonctionnements majeurs qui affectent l’enseignement franco-arabe en Guinée.

Cette rencontre a été l’occasion pour les dirigeants syndicaux de présenter une plateforme revendicative détaillée, destinée aux autorités du pays, afin d’attirer leur attention sur la situation précaire de ce secteur du système éducatif guinéen.

Avant d’aborder les problèmes rencontrés, le SNEFAG a souligné que sa démarche se veut constructive, axée sur des propositions, des recommandations et des conseils au gouvernement.

« En tant qu’enseignants, croyant aux vertus du dialogue et aux principes de débat apaisé et responsable, nous estimons que tout le monde à sa place pour le développement de notre pays », a déclaré Morlaye Soumah, secrétaire chargé à la syndicalisation.

À travers une déclaration, le SNEFAG a formulé des revendications jugées urgentes et fondamentales pour les enseignants, les apprenants, et l’avenir de l’enseignement franco-arabe en République de Guinée. Ces points s’articulent autour de plusieurs axes majeurs :

1-Situation des étudiants franco-arabes bloqués dans les cycles universitaires et postuniversitaires (Licence, Master, Doctorat) : Des milliers d’étudiants issus du système franco-arabe sont pénalisés par le manque de reconnaissance de leur baccalauréat antérieur. Le SNEFAG demande la mise en place d’un mécanisme national de régularisation administrative pour une reconnaissance rétroactive ou équivalente de leurs acquis.

2-Réhabilitation des filières franco-arabes dans les ENI de Kindia et de Boké : La fermeture de ces filières est considérée comme un recul majeur. Le syndicat exige leur réouverture rapide et renforcée pour pallier le déficit en enseignants qualifiés.

3-Formation continue des enseignants en franco-arabe : L’absence de cycles de formation continue altère la qualité pédagogique. Le SNEFAG sollicite l’instauration de programmes nationaux de renforcement des capacités académiques et pédagogiques.

4-Intégration des lauréats de l’examen du CEE au concours du Prytanée militaire : L’exclusion de ces élèves est jugée discriminatoire. Le syndicat réclame leur prise en charge officielle pour le prochain concours de la session 2025.

5-Création d’une inspection spécialisée dédiée à l’enseignement franco-arabe : Pour un meilleur suivi et contrôle, une inspection spécialisée autonome rattachée au MEPU-A est jugée nécessaire.

6-Conception de manuels scolaires de langue arabe : Face à l’obsolescence des supports existants, le SNEFAG souhaite l’élaboration de manuels modernes, adaptés aux réalités guinéennes.

7-Appui logistique aux coordinateurs de l’enseignement arabo-français : L’absence de moyens de déplacement entrave la mission des coordinateurs. L’attribution de moyens de transport adaptés est demandée.

8-Graduation des titulaires de Doctorat (PhD) arabophones au CAMES : Le non-enregistrement de ces PhD au CAMES les prive de reconnaissance. Le syndicat recommande une prise en compte immédiate, inclusive et équitable de leurs profils.

9-Régularisation des contractuels communautaires arabophones au MEPU-A : De nombreux enseignants travaillent sans statut stable. Le SNEFAG exige leur intégration à la Fonction Publique et le versement des salaires antérieurs.

10-Ouverture d’un cursus universitaire en langue arabe à l’ISSEG : L’ouverture d’un programme complet spécialisé en langue arabe à l’Institut Supérieur des Sciences de l’Éducation de Guinée est proposée.

11-Réactualisation des dossiers de la Direction Nationale de l’Enseignement Supérieur Arabe : Le syndicat demande la relance immédiate et l’opérationnalisation de cette direction dont le processus de création est resté inachevé.

12-Création d’un service de coopération scientifique avec les pays arabes et islamiques au Ministère de l’Enseignement Supérieur : Pour favoriser la mobilité académique et la recherche, la mise en place d’un service officiel dédié à la coopération scientifique bilatérale est sollicitée.

13-Reprise d’octroi de bourses complémentaires aux étudiants guinéens à l’Université Islamique au Niger relevant de l’Organisation de la Coopération Islamique : Les étudiants guinéens sont privés de soutien financier complémentaire de l’État guinéen.

14-Validation du dossier pourtant transformation du Département de Langue et Civilisation Arabe en Faculté Pluridisciplinaire à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia : Pour répondre aux demandes du marché de l’emploi, le SNEFAG demande la transformation de ce département en une Faculté de Langue Arabe et Sciences Appliquées.

15-Ouverture d’un lycée franco-arabe public à N’Zérékoré : Face au manque de structures publiques, la construction d’un lycée public franco-arabe est une nécessité.

16-Construction des écoles publiques franco-arabes : Le syndicat exhorte l’État à intégrer dans ses prévisions budgétaires la construction d’écoles publiques franco-arabes.

17-Création d’une Direction Nationale de l’Enseignement Franco-Arabe au MEPU-A : Le SNEFAG demande la mise à jour et la validation du projet de création de cette direction.

Le Syndicat National de l’Enseignement Franco-Arabe de Guinée réaffirme son engagement « sans faille envers une éducation inclusive, moderne et équitable, alignée sur les exigences du marché de l’emploi et sur les principes de justice administrative ».

Le SNEFAG appelle le Gouvernement, les ministères concernés, ainsi que les partenaires syndicaux nationaux et internationaux à soutenir ces revendications, qu’il juge justes, urgentes et stratégiques pour un développement durable du secteur éducatif guinéen.

 Le syndicat se dit prêt au dialogue, tout en restant fermement attaché à la défense des droits de ses membres conformément aux lois en vigueur.

Alhassane Fofana

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