Enlèvement de Me Traoré : le MoDeL déplore cette forme d’intimidation

Le kidnapping de l’ancien bâtonnier, Me Mohamed Traoré, a suscité une vive indignation en Guinée.

Enlevé à son domicile par des individus encagoulés et lourdement armés dans la nuit de vendredi à samedi 21 juin 2025, l’avocat de renom aurait été retrouvé à Bangouyah dans la préfecture de Coyah, selon un de ses proches.

Lors de son assemblée générale tenue ce samedi 21 juin 2025, le Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL) a fermement dénoncé ce qu’il considère comme une stratégie d’intimidation de plus en plus récurrente dans le pays.

« Comme vous le savez, il revenait tout juste de la Mecque, où il s’était rendu pour accomplir le hajj. À peine rentré, nous avons appris que le sacrifice lié à son pèlerinage était prévu pour demain, dimanche. Malheureusement, il a été enlevé avant cela. Quelqu’un qu’on vient chercher chez lui à 3 heures du matin, sans mandat ni convocation, ne peut qu’être victime de traitements inhumains. Ce que nous avons connu par le passé se répète aujourd’hui. Le cas d’Abdoul Sacko, enlevé de la même manière, torturé, puis jeté en pleine brousse, en est une triste illustration. Aujourd’hui, c’est son tour. Prions pour qu’il puisse survivre à cette épreuve. Cela démontre que dans la République de Guinée actuelle, personne n’est à l’abri : ni les citoyens, ni même les magistrats », a déploré Me Mamadou Malal Bah, secrétaire chargé des questions juridiques du MoDeL.

Ce cadre du MoDeL souligne que Me Mohamed Traoré fait partie des rares magistrats guinéens, qui défendent encore les valeurs démocratiques dans le pays. Il rend hommage à un homme qu’il décrit comme honnête et intègre.

« Il ne faut pas oublier que Me Mohamed Traoré n’est pas un inconnu pour nous. C’est l’un des premiers magistrats à avoir soutenu le MoDeL dès ses débuts. Il nous a accompagnés juridiquement, notamment dans le cadre de nos procédures d’agrément. Lors de l’arrestation du président du parti, il a immédiatement pris les devants pour le défendre brillamment devant la Cour d’appel, dénonçant avec courage les dérives du système. », a-t-il rappelé.

Hadja Kadé Barry