Découverte macabre au port de Boulbinet : un homme retrouvé mort accroché à une pirogue

Le débarcadère de Boulbinet, situé dans la commune de Kaloum, a une nouvelle fois été le théâtre d’une découverte macabre.

Ce samedi 20 décembre 2025, le corps sans vie d’un homme a été retrouvé accroché à une pirogue, confirmant une inquiétante récurrence de décès dans cette zone portuaire de la capitale.

Alertée aux environs de 11h30, la police technique et scientifique (PTS) s’est immédiatement rendue sur les lieux afin de procéder aux premières constatations. Le commissaire divisionnel de police, colonel Mohamed N’Diaye, responsable de la police technique et scientifique, est revenu sur les circonstances de cette découverte :

« Nous sommes au port de Boulbinet, depuis 11h30 nous avons été alertés par le commissariat urbain de Boulbinet suite à une découverte macabre. Alors sans plus tarder, l’équipe de la police technique et scientifique a rallié les lieux et nous venons de constater qu’il y a un individu qui s’est agrippé sur une pirogue, et qu’il a perdu la vie et on ne sait pas suite à quoi. »

Les premières enquêtes de voisinage orientent les soupçons vers une possible consommation de stupéfiants, notamment la drogue connue sous le nom de kush.

« En enquête de voisinage, il semblerait que c’était un individu qui habitait à Dixinn mais qu’il a quitté le domicile familial il battait le pavé dans le débarcadère et ils sont dans la consommation de kush », a expliqué le colonel Mohamed N’Diaye.
Des indices relevés sur le corps de la victime viennent renforcer cette hypothèse.

« Alors on a constaté qu’effectivement, les lèvres présentaient un liquide blanc sur la bouche. Tout porte à croire que c’est l’effet de la drogue qui l’a fait succomber. Nous avons regardé, il n’y a aucune trace de violence et apparemment les amis qui sont là ont tous pris la tangente », a-t-il précisé.
Le responsable de la PTS a également dénoncé l’environnement favorable à la consommation de drogue autour du port de Boulbinet, pointant du doigt une situation qu’il juge préoccupante.

« Les deux endroits ont des baraques où ils consomment, mais le plus souvent les consommateurs de drogue kush sont méchants. Une fois que tu as l’overdose, on t’éloigne complètement de leur baraque pour ne pas dire que c’est ici.[..] Ce qui est surprenant, la baraque située derrière moi a été déguerpie. Quand on a retrouvé un pêcheur qui était dans un état de détresse et qui serait décédé, on l’a déguerpie là-bas. Ils ont encore reconstruit le lieu. Donc franchement, on a compris qu’il y a une sorte de deal qui se passe entre les responsables portuaires et ces vagabonds qui viennent ici s’installer. Ils n’ont rien à faire ici. Ce ne sont pas des pêcheurs, ce ne sont pas des dockers, ils viennent uniquement pour satisfaire leurs besoins. »

L’état physique de la victime illustre, selon les autorités, la gravité du phénomène de la toxicomanie dans cette zone.

« Il a à peu près 38 ans selon ses amis. Il est très jeune. On voit que l’organisme est affaibli, il y a de la dénutrition, il est dans un tableau de cachexie, très noir. C’est déplorable. »

Concernant l’identité de la victime, les informations recueillies restent limitées.
« malheureusement, c’est un cas de décès que nous avons constaté. Nous avons mis en route ses amis. Ils ont affirmé qu’il habitait à Dixinn et qu’il répondait au sobriquet Chabala. Nous avons mis ses amis en route avec un de nos éléments, des agents du débarquement, qui sont allés chercher la famille pour pouvoir déposer la dépouille mortelle à la morgue de l’hôpital national Ignace Deen. »

Dans le cadre de la lutte contre ce fléau, une vaste opération de ratissage est annoncée par les autorités compétentes.

« Aussitôt arrivés sur les lieux, le maire de la commune a été informé et nous allons informer le directeur national de la police. Ils vont former une équipe pour venir faire une opération de grande envergure. Nous ne nous fatiguons pas. Notre directeur est un homme de terrain, il est partout et il nous encourage à travailler. Nous allons limiter et mettre fin à cela. Grâce à l’aide de Dieu, nous pourrons endiguer le fléau. »

Alors que les enquêtes se poursuivent, cette nouvelle découverte macabre vient renforcer les inquiétudes des riverains et des autorités face à la multiplication des décès au débarcadère de Boulbinet, devenu malgré lui un symbole des dérives liées à la consommation de drogue et à l’insécurité grandissante dans la capitale.

Mayi

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