CULTURE : Les descendants du roi Sosso Soumahoro réunis à Bamako pour préserver un héritage commun

il y a 6 heures 21
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Il y a quelques jours, l’Association des Descendants de Sosso Soumahoro de Guinée (ADSK-Guinée), conduite par l’ancien ministre guinéen Ahmed Kanté et M. Lalamalan Kanté, s’est rendue à Bamako pour une rencontre historique avec leurs homologues maliens, les membres de l’Association des Descendants de Soumahoro Kanté du Mali.

Accueillie avec chaleur, la délégation guinéenne a participé à une rencontre transfrontalière placée sous le signe du rassemblement et de la réhabilitation de la mémoire de l’empereur Sosso Soumahoro, figure emblématique de l’histoire ouest-africaine, souvent dépeinte de manière négative dans les récits dominants.

Dans une atmosphère empreinte de fraternité, les deux associations ont exprimé leur volonté commune de fédérer les structures issues de cette lignée impériale, tant sur le continent qu’au sein de la diaspora.
« Je souhaite que toutes les associations Soumahoro s’unissent pour ne former qu’une seule entité. Cela enverrait un message fort au monde et permettrait de réhabiliter l’image de Soumahoro, souvent caricaturé à tort comme un tyran », a déclaré M. Kanté, président de l’ADSK Mali.
Prenant la parole au nom de l’ADSK-Guinée, M. Lalamalan Kanté a salué l’accueil fraternel réservé à sa délégation et annoncé la tenue, en 2026, d’un grand symposium international en Guinée. L’événement, soutenu par plusieurs organisations partenaires telles que la CALADESCA, le KAYA et la PADP, visera à offrir une lecture plus équilibrée et rigoureuse de l’histoire de l’empire Sosso.
Ce projet ambitieux entend jeter les bases d’une organisation structurée et durable, regroupant les associations de descendants au Mali, au Sénégal, en Gambie, en Mauritanie, au Burkina Faso et au-delà.

Pour les membres de l’ADSK, cette initiative s’inscrit dans un effort plus large de réappropriation de l’histoire africaine, trop souvent racontée par d’autres.
« L’histoire de Soumahoro a été falsifiée. Il n’a jamais été l’ennemi du Mandé. Bien au contraire, le Mandé était un royaume sosso. Le peuple Sosso, les Mandingues, les Soninké, les Sarakolé, les Djalonké : c’est un seul et même peuple », a affirmé avec conviction Ali Kanté, membre de l’ADSK Bamako.

Il appelle à une véritable décolonisation des esprits, pour dépasser les récits biaisés qui ont artificiellement opposé certaines figures historiques africaines. Le défi est désormais clair : restituer à Sosso Soumahoro toute sa place dans la mémoire collective de l’Afrique de l’Ouest, au-delà des frontières nationales et des divisions héritées de l’histoire.

Ahmadou Hamzah Bah, envoyé spécial

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