Crise syndicale : Aboubacar Soumah accuse Pépé Balamou d’avoir accaparé plus d’un milliard…

il y a 2 heures 10
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À l’issue d’une assemblée générale tenue ce samedi 19 décembre 2025, le président du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), Aboubacar Soumah, a levé le voile sur les coulisses des négociations entre l’intersyndicale de l’éducation et le gouvernement. Face aux militants, il a réitéré avec fermeté ses accusations contre Michel Pépé Balamou, secrétaire général du Syndicat national de l’éducation (SNE).

S’exprimant sur l’objectif de la rencontre, Aboubacar Soumah a d’abord rappelé le contexte des discussions en cours. « Comme vous le savez, le contexte actuel, ce sont les négociations autour du mémorandum que l’intersyndicale de l’éducation SLECG, SNE et FSPE. Ces négociations ont démarré depuis le 17 novembre et elles se poursuivent jusqu’à maintenant. Et comme vous le savez, des négociateurs sont présents sur la table des négociations. Le SNE et le FSPE ont quitté la table pour aller déclencher une grève. Une grève qui n’a pas été suivie par le SLECG. Le bureau national, ayant donné des instructions fermes à tous les représentants du SLECG, au niveau de toutes nos structures et à tous les syndiqués, de ne pas observer le mot d’ordre de grève », a-t-il expliqué.

Selon le président du SLECG, cette grève n’a pas eu l’adhésion attendue. « Mais comme vous le savez aussi, la grève n’a pas eu d’effet parce que les enseignants ont respecté les instructions en allant dans les écoles donner effectivement les cours », affirme-t-il. Il déplore toutefois les incidents survenus par la suite. « Mais après la première journée, la deuxième journée, ce que nous avons constaté, ce sont des loubards armés de pierres et d’autres objets qui sont venus jeter des pierres sur les enseignants et sur les élèves en situation de classe ».

Revenant sur l’issue des échanges avec les autorités, Aboubacar Soumah estime que le protocole d’accord signé a fait l’objet d’une mauvaise lecture. « Le protocole d’accord a été mal interprété », soutient-il, accusant certains responsables syndicaux d’avoir induit les enseignants en erreur. « Par ces responsables syndicaux, ne connaissant pas le B.A.-BA du syndicalisme, ont donné des informations contraires à la réalité du protocole d’accord. Donc les enseignants, n’étant pas bien informés, certains se sont laissés manipuler par ces syndicalistes non avertis».

Face à cette situation, le SLECG a convoqué une rencontre élargie aux membres du bureau exécutif, ainsi qu’aux secrétaires généraux des communes et des préfectures du Grand Conakry, afin de rétablir l’information. « Tant que les négociations se poursuivent, il n’y a pas de grève. Or, les négociations se poursuivent et les négociations sont fructueuses, parce que le gouvernement nous a appelés à la négociation, il a ouvert le couloir des négociations, nous sommes en train de négocier. Et il y a eu des acquis considérables », a-t-il déclaré.

Poursuivant sur les revendications, Aboubacar Soumah a justifié la non-signature du Statut particulier de l’éducation. « Cette signature ne peut pas être faite sans que toutes les observations, toutes les préoccupations des différents départements qui constituent le système éducatif ne soient prises en compte. Je veux dire que les préoccupations de l’enseignement supérieur ne sont pas encore effectives dans le statut particulier de l’éducation. Ce qui fait qu’on ne peut pas signer maintenant le statut particulier de l’éducation », a-t-il expliqué.

Il détaille ensuite les avancées obtenues lors des négociations. « C’est pour cela que nous avons estimé, nous, en tant que SLECG, que des points concernant spécifiquement l’enseignement préuniversitaire soient extraits et débattus. C’est ce qui nous a amenés à négocier sur la prime de préparation, sur la prime de grève et la prime de documentation. La prime de grève qui était à 125 000 francs est passée à 500 000. La prime de préparation qui était à 100 000 est passée à 500 000. La prime de documentation qui était à 300 000 est passée à 1 500 000. Donc ça, c’est des acquis considérables ».

Il évoque également l’intégration des enseignants contractuels à la fonction publique. « Avec l’engagement des enseignants contractuels aussi, à la fonction publique, par voie de concours pratique de classe. C’est-à-dire que ce n’est pas le concours théorique, mais on le voit seulement en pratique de classe, en situation de classe. Parce qu’aussi, on ne peut pas enseigner qui le veut, mais qui le peut. Donc il faut qu’on vérifie l’efficacité effective de cet enseignant-là en situation de classe », a-t-il précisé.

Enfin, réagissant aux menaces de poursuites judiciaires pour diffamation annoncées par Michel Pépé Balamou, Aboubacar Soumah se montre catégorique. « Je le dis, je le répète et je le maintiens. Ce n’est pas une accusation. Cela a été dit devant lui dans le bureau du ministre de l’Administration du territoire », affirme-t-il.

Il poursuit : « Lorsqu’il a essayé de tenir un langage qui n’a pas plu au ministre, celui-ci lui a dit : “Attention. On t’a remis 1 milliard et quelques pour l’appui de l’inter-syndicale de l’éducation pour aller payer les enseignants contractuels à l’intérieur du pays. Mais il s’en est accaparé seul, il n’a pas informé l’inter-syndicale de l’éducation.” Il a fait appel à certains responsables du SNE et à certaines associations contractuelles. Ils sont partis sur le terrain sans informer ni le ministre de l’Éducation ni la FSPE ».

Aboubacar Soumah insiste sur l’origine de ces déclarations. « C’est le ministre Mory Condé lui-même qui nous a dit, qui a fait cette révélation dans son bureau. Donc ce n’est pas une accusation. Il n’a qu’à porter plainte contre le ministre, ce n’est pas contre nous. Moi, je n’ai fait que répéter ce que le ministre a dit », a-t-il martelé.

Il conclut en rappelant que plusieurs responsables syndicaux étaient présents lors de cette scène. « J’étais là. On était tous dans le bureau du ministre de l’Administration du territoire. Donc ce n’est pas une accusation. Et je maintiens, il l’a fait. Il y avait Salif Camara, le secrétaire général de la FSPE, il y avait Yansané, le secrétaire général du SNAESURS. Parce que le lendemain, il s’est même pris au collet avec le secrétaire général de la FSPE qui réclamait sa part. Et c’est moi qui ai demandé de laisser tomber, on n’a pas à réclamer. Donc je maintiens, il n’a qu’à porter plainte. »

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