Création de la DGE : «Une tentative manifeste de verrouiller le processus électoral », dénonce l’UFDG

il y a 6 heures 42
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La mise en place récente de la Direction générale des élections (DGE) par le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, continue de faire réagir la classe politique guinéenne. Pour Souleymane Souza Konaté, coordinateur de la cellule de communication de l’UFDG, cette décision s’inscrit dans une logique de confiscation du processus électoral.

« La création de la Direction générale des élections (DGE) par la junte militaire constitue un acte de défiance à l’endroit du peuple de Guinée. Il s’agit d’une tentative manifeste de verrouiller le processus électoral, d’institutionnaliser la fraude et de préparer un coup de force électoral, au mépris total de la volonté populaire », dénonce-t-il.

Selon lui, cette structure, désormais placée sous l’autorité du ministère de l’Administration du Territoire, suscite de profondes inquiétudes quant à la neutralité du processus électoral. Il parle d’un déséquilibre institutionnel et accuse les autorités de transition de violer les principes fondamentaux de transparence électorale.

« La DGE devient l’instrument d’un département entièrement inféodé au pouvoir en place. Ce ministère, dont le chef proclame ouvertement son soutien à la candidature du général Mamadi Doumbouya, viole les principes de neutralité, les engagements internationaux de la Guinée, ainsi que les dispositions de la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance. L’article 25 alinéa 4 interdit explicitement aux auteurs de coups d’État de se porter candidats aux élections de sortie de transition, tandis que l’article 17 exige la mise en place d’un organe électoral indépendant, crédible et consensuel. Ces principes sont également consacrés par les articles 46, 55 et 65 de la Charte de la transition. »

Souza Konaté revient également sur le passif électoral du ministère de l’Administration du Territoire, qu’il accuse d’avoir orchestré de nombreuses irrégularités par le passé.

« Le passé électoral du ministère de l’Administration du Territoire est entaché de graves irrégularités : fraudes massives, falsification de résultats, bourrages d’urnes, bureaux fictifs, usage systématique de la violence. Les mêmes pratiques, portées par les mêmes acteurs, sont en passe d’être reconduites dans un dispositif désormais militarisé. À cela s’ajoute la mise à l’écart des maires élus, remplacés arbitrairement par des délégations spéciales. Ces nominations, motivées par des considérations politiques et non par l’intérêt général, participent d’une stratégie de contrôle total du territoire en vue d’un agenda électoral illégitime », fustige-t-il.

Adoptant un ton ferme, le cadre de l’UFDG met en garde contre tout passage en force des autorités actuelles et en appelle à un dialogue inclusif.
« Il est temps de cesser de jouer avec la paix et la stabilité de notre pays. La transition n’est pas un blanc-seing pour imposer un pouvoir sans base légale ni populaire. Dans un contexte aussi sensible, toutes les décisions majeures doivent être prises dans le cadre d’un dialogue inclusif, sincère et constructif avec l’ensemble des forces vives de la nation. Gouverner seul, dans l’arrogance et le mépris, ne fera qu’aggraver la crise et nourrir le désespoir d’un peuple profondément attaché à la démocratie », conclut-il, en mettant en garde contre les dérives autoritaires et en exhortant au respect des principes démocratiques pour préserver la paix en Guinée.

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