Création de la DGE : « Il s’agit d’une tentative manifeste de verrouiller le processus électoral, d’institutionnaliser la fraude… »

il y a 6 heures 43
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La création d’une Direction Générale des Élections (DGE), rattachée au ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, suscite de vives réactions au sein de la classe politique guinéenne.

Déjà fortement critiquée par l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), la gestion des scrutins par ce département est de plus en plus contestée à la lumière du décret présidentiel instaurant la DGE. Pour le parti, cet acte constitue un affront.

« La création de la Direction Générale des Élections (DGE) par la junte militaire représente un acte de défiance à l’endroit du peuple de Guinée », fustige d’emblée le Coordinateur de la Cellule de Communication du parti, qui dénonce une démarche teintée de complot.

« Il s’agit d’une tentative manifeste de verrouiller le processus électoral, d’institutionnaliser la fraude et de préparer un coup de force électoral, au mépris total de la volonté populaire. Placée sous l’autorité du ministère de l’Administration du Territoire, la DGE devient l’instrument d’un département entièrement inféodé au pouvoir en place. Ce ministère, dont le chef proclame ouvertement son soutien à la candidature du général Mamadi Doumbouya, viole les principes de neutralité, les engagements internationaux de la Guinée, ainsi que les dispositions de la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance. », dénonce-t-il.

Souleymane Souza Konaté fait notamment référence à l’article 25, alinéa 4 de cette Charte, qui interdit explicitement aux auteurs de coups d’État de se porter candidats aux élections de sortie de transition. Il cite également l’article 17, qui prône la mise en place d’un organe électoral indépendant, crédible et consensuel.

« Ces principes sont également consacrés par les articles 46, 55 et 65 de la Charte de la transition », poursuit-il.

Ce cadre de l’UFDG rappelle que la gestion des élections par le ministère de l’Administration du Territoire a toujours été marquée par de graves irrégularités : fraudes massives, falsification des résultats, bourrages d’urnes, bureaux fictifs, ainsi que le recours systématique à la violence.

« Les mêmes pratiques, portées par les mêmes acteurs, sont en passe d’être reconduites dans un dispositif désormais militarisé. De Conakry aux préfectures, les postes stratégiques sont occupés par des personnes choisies non pas pour leur compétence, mais pour leur loyauté aveugle au régime. À cela s’ajoute la mise à l’écart des maires élus, remplacés arbitrairement par des délégations spéciales. Ces nominations, motivées par des considérations politiques et non par l’intérêt général, s’inscrivent dans une stratégie de contrôle total du territoire en vue d’un agenda électoral illégitime », souligne-t-il

Souleymane Souza Konaté, par ailleurs Président de la Commission Communication de l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique (ANAD) estime qu’il est grand temps de privilégier la stabilité du pays.

En ce sens, il appelle à des décisions concertées issues de véritables consultations avec l’ensemble des acteurs de la vie nationale.

Hadja Kadé Barry

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