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Plus de quinze ans après les événements tragiques du 28 septembre 2009, survenus au stade du 28 Septembre à Conakry, le dossier continue de susciter des remous au sein de la classe politique et militaire guinéenne. Malgré le verdict rendu par la justice nationale, la controverse demeure, notamment après la grâce présidentielle accordée à l’ex-chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara.
Le 31 juillet 2024, la justice guinéenne a condamné Dadis Camara à vingt ans de réclusion criminelle pour sa responsabilité dans le massacre. Mais, quelques mois plus tard, le 28 mars 2025, le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, lui accordait une grâce présidentielle. Une décision qui a ravivé les tensions, autant dans l’opinion publique qu’au sein des anciens hauts gradés de l’armée.
Invité du média camerounais Voxafrica, le général Sékouba Konaté, ministre de la Défense nationale au moment des faits, s’est exprimé avec une rare fermeté. L’ancien numéro deux du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) s’est dit prêt à affronter Moussa Dadis Camara devant la Cour pénale internationale (CPI) pour, selon lui, que “toute la vérité soit dite”.
“C’est lui qui est le véritable responsable”, a accusé Sékouba Konaté, pointant directement l’ancien chef de la junte.
Revenant sur les circonstances du drame, l’ex-ministre de la Défense a tenu à préciser qu’il n’était pas à Conakry au moment des faits.
“Le 28 septembre, je n’étais pas à Conakry. J’étais à plus de mille kilomètres(1000 Km), à Guéckédou, Macenta puis N’Zérékoré. Dès que je suis arrivé à N’Zérékoré, je me suis installé à l’hôtel. Peu après, la femme de Papa Koly Kourouma, accompagnée de son jeune frère, est venue me prévenir : ‘El Tigre, il y a des problèmes à Conakry, on veut même aller saccager chez toi.’ Je lui ai demandé pourquoi, et elle m’a répondu : ‘On a entendu que Toumba a dit qu’en remontant, il avait vu tes éléments avec lui.’”
Selon Konaté, Moussa Dadis Camara l’aurait lui-même cité parmi les personnes visées par des menaces.
“C’est Dadis personnellement qui m’a dit que les gens voulaient aller ‘gâter’ chez moi. Tu vois comment il voulait me mêler à ça. J’ai alors appelé le chef de la protection pour qu’il aille vérifier à mon domicile à Taouyah. C’est là que j’ai compris que ce gars-là voulait vraiment me mettre dans des problèmes.”
Le général Konaté affirme avoir délégué la gestion opérationnelle de l’armée à ses subordonnés, réfutant toute responsabilité dans les violences.
“En tant que ministre de la Défense, j’avais confié tout le pouvoir à l’actuel directeur de cabinet militaire et au chef d’état-major particulier. Je leur ai dit : ‘Tous les comptes rendus, vous les présentez à Dadis, pas à moi.’ Si j’étais impliqué, pourquoi le cacherais-je ? Je dirais : ‘Oui, j’ai fait ceci, j’ai fait cela.’ Mais non, je ne suis mêlé ni de près ni de loin.”
Malgré la grâce présidentielle accordée à Moussa Dadis Camara, Sékouba Konaté réclame l’ouverture d’une procédure internationale devant la Cour pénale internationale.
“Et même si le président lui a accordé la grâce présidentielle, je voudrais que la CPI reprenne ce dossier. Qu’on se retrouve là-bas. On verra bien qui va rester et qui va partir.”
Pour rappel, douze personnes avaient été poursuivies dans cette affaire. Huit d’entre elles ont été reconnues coupables, dont Moussa Dadis Camara et Moussa Tiégboro Camara, condamnés à vingt ans de prison. Marcel Guilavogui a écopé de dix-huit ans, Blaise Goumou de quinze ans, Mamadou Aliou Keïta de onze ans, et Aboubacar Diakité dit Toumba ainsi que Paul Mansa Guilavogui de dix ans chacun.
L’article CPI : Sékouba Konaté veut que Dadis Camara rende des comptes pour le massacre du 28 septembre est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.