Conflit domanial à Boula (Kankan) : deux blessés graves, dont un enseignant-chercheur de l’université de Kankan

il y a 3 heures 22
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Malgré les multiples campagnes de sensibilisation, les conflits domaniaux restent un fléau en Haute-Guinée, causant régulièrement morts et destructions. Alors que le différend foncier de Mandiana, ayant fait deux morts, continue d’émouvoir, un nouveau cas vient d’éclater entre les districts de Bolosso et Kalafilila, tous deux situés dans la sous-préfecture de Boula, préfecture de Kankan, à la frontière guinéo-ivoirienne.

Selon le sous-préfet de Boula, lieutenant Michel Loua, ce litige foncier remonte à plusieurs années. Une famille Kourouma, résidant à Kalafilila, revendique la propriété d’un terrain cultivable situé à Bolosso. La justice avait déjà tranché en faveur de la famille Kourouma, lui reconnaissant la pleine propriété du domaine.

Cependant, malgré cette décision judiciaire, les habitants de Bolosso ont toujours refusé toute activité sur la parcelle litigieuse. Le dernier affrontement est survenu alors que des membres de la famille Kourouma ont tenté de reprendre possession du terrain.

Joint par téléphone, le sous-préfet revient sur les faits : « C’est un vieux conflit domanial entre Bolosso et la famille Kourouma de Kalafilila. La justice a reconnu que la terre appartenait à la famille Kourouma. Mais depuis, les habitants de Bolosso s’y opposent. L’an dernier, un affrontement avait eu lieu, sans faire de blessés. Cette année, les Kourouma sont venus labourer le terrain, accompagnés d’un de leurs aînés, enseignant-chercheur à l’université Julius Nyerere de Kankan. D’après les informations reçues — car je n’étais pas sur place —, cet enseignant portait une arme traditionnelle (un pistolet), tout comme un autre membre de la famille. Il y avait des armes des deux côtés. La tension est montée, les habitants de Bolosso se sont énervés, et les affrontements ont éclaté. L’enseignant a été grièvement blessé et évacué d’urgence en Côte d’Ivoire. Un citoyen de Bolosso a également été touché. Mais la blessure de l’enseignant, Kourouma, est très grave. »

Un calme fragile dans la zone

En dressant un premier bilan, le sous-préfet précise : « Il y a eu deux blessés, mais certaines personnes sont toujours portées disparues. Des recherches sont en cours. Pour l’instant, le calme est revenu. »

Malgré cette accalmie, le lieutenant Michel Loua appelle à la retenue et au respect des décisions de justice : « Mon seul message, c’est d’appeler au calme. Bolosso et Kalafilila appartiennent à la même communauté. Même au sein de la famille Kourouma, certains vivent à Bolosso, d’autres à Kalafilila. Quand la justice statue, il faut respecter sa décision. Se faire justice soi-même n’est jamais la solution. Voilà le résultat : des gens ne peuvent plus dormir chez eux alors qu’il y a des terres cultivables partout en Guinée. J’invite chacun à écouter les autorités. »

Alors que certaines sources évoquent un décès, le sous-préfet maintient pour l’instant qu’il n’y a que deux blessés graves. Concernant l’enseignant-chercheur grièvement blessé et évacué en Côte d’Ivoire, aucune information sur son état de santé n’a encore été communiquée aux autorités locales.

Pathé Sangaré, correspondant à Kankan

L’article Conflit domanial à Boula (Kankan) : deux blessés graves, dont un enseignant-chercheur de l’université de Kankan est apparu en premier sur Mediaguinee.com.

Lire l'article en entier