Interpellé sur les difficultés d’application de cette mesure, M. Sagno n’a pas mâché ses mots. Il pointe du doigt les chambres de commerce locales, qu’il accuse de freiner volontairement l’exécution de la décision :
« Il faut se dire la vérité. Chez nous, la gestion des gros porteurs pose toujours problème. Certains ont mal compris la décision et l’ont perturbée. Le vrai blocage vient des chambres régionales et préfectorales du commerce, qui s’opposent à l’application correcte des actes. Franchement, je me demande ce qui ne va pas. N’Zérékoré fait partie intégrante de la Guinée. Si une disposition est prise au niveau national, elle doit s’appliquer partout. Ce n’est pas quelques individus qui doivent faire obstacle à sa mise en œuvre. »
Nyankoye Georges Oscar Lamah rappelle que la lutte contre le stationnement anarchique des gros porteurs avait déjà commencé avant même la décision nationale :
« Nous avions déjà entamé des actions pour libérer les routes. Il faut que les gens comprennent le sens de la refondation : se débarrasser des vieilles habitudes. Mais certains ne veulent pas comprendre et ne défendent que leurs intérêts personnels. »
Face à ces accusations, le président de la chambre régionale du commerce, Makan Camara, assume son opposition à la mesure, qu’il juge irréaliste et inadaptée aux réalités locales :
« J’ai dit au président de la délégation spéciale que cette décision n’est pas réaliste. Les marchandises sont contrôlées au moment du débarquement. Imposer que cela se fasse la nuit est extrêmement difficile, surtout avec l’insécurité. D’ailleurs, cela ne se fait nulle part en Guinée. Comment les opérateurs peuvent-ils travailler dans ces conditions ? C’est pourquoi nous avons exprimé notre désaccord. Cela dit, nous avons demandé aux commerçants de faire quitter les camions une fois le débarquement terminé. »
Malgré cette opposition, le président de la délégation spéciale de N’zérékoré reste déterminé à faire appliquer la décision dans son intégralité, au nom de l’ordre public et de la refondation administrative.
Amara Souza Soumaoro Correspondant régional à N’zerekoré
621-94-17-77