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Le procès de Souleymane Diaguily Diallo, tradipraticien poursuivi pour atteinte à la santé publique et administration de substances nuisibles ayant entraîné la mort de Yari Touré, s’est tenu ce lundi 4 août 2025 devant le tribunal de première instance de Kaloum.
Reconnu coupable des faits, l’accusé a été condamné à un an de prison, dont huit mois assortis de sursis, ainsi qu’à une amende de deux millions de francs guinéens (2 000 000 GNF). Le tribunal lui a également interdit d’exercer la profession de tradipraticien pendant une période de cinq ans.
Un traitement qui vire au drame
Les faits remontent au 28 mars 2025, date à laquelle Yari Touré, souffrant de sinusite selon ses propres déclarations, aurait acheté un produit traditionnel à base de plantes chez Souleymane Diaguily Diallo pour se soigner. Malheureusement, l’usage du produit s’est avéré fatal.
À la barre, le prévenu a livré sa version des faits en présence du représentant de la famille de la victime, qui s’était déjà désistée.
« Elle est venue me dire qu’elle souffrait de sinusite et qu’elle ne sentait même pas l’odeur du parfum. En lui donnant le produit, je lui ai précisé que c’est en se couchant la nuit qu’il fallait le prendre. Elle a répondu qu’elle n’avait pas confiance au médicament traditionnel, donc elle a voulu essayer sur place. J’ai insisté, elle a refusé. Dès qu’elle a inhalé le produit, elle a commencé à suffoquer. On l’a transportée à l’hôpital, et peu après, on m’a annoncé son décès. Je me suis alors rendu à la gendarmerie pour faire une déclaration », a expliqué Souleymane Diaguily Diallo, visiblement ému.
L’interrogatoire du tribunal
Le ministère public s’est interrogé sur la méthode de traitement du prévenu :
« Quel moyen avez-vous pour savoir si tous les organismes sont réceptifs à votre produit ? », a demandé le procureur Mohamed Bangoura.
« Je n’ai pas de moyens », a répondu l’accusé.
« Donc, c’est le hasard qui gouverne votre action ? », a enchaîné le magistrat.
« C’est ma grand-mère qui m’a légué le traitement de l’hémorroïde, de la constipation et de la sinusite. »
« Quelle explication donnez-vous à la mort de cette dame ? »
« Je n’ai pas d’explication. Mais j’ai entendu dire qu’elle souffrait de typhoïde. Je suis peiné. J’ai voulu l’aider, et cela est arrivé. Je le regrette profondément. Je présente mes condoléances à la famille. J’ai un registre de 3 400 personnes que j’ai traitées. Chaque patient est enregistré, et je le rappelle le lendemain pour avoir des nouvelles. Il n’y a jamais eu de décès auparavant. »
La famille de la victime pardonne, le tribunal condamne
Le frère de la victime, Ibrahima Sory Touré, a été appelé à la barre. Au nom de la famille, il a réitéré le pardon, estimant que les faits relèvent de la volonté divine. Il a rappelé que la famille s’était désistée officiellement auprès du procureur. Malgré cela, le ministère public a décidé de poursuivre les poursuites au nom de l’intérêt général.
Dans ses réquisitions, le procureur a demandé au tribunal de constater le désistement de la famille tout en condamnant Souleymane Diaguily Diallo à un an de prison, dont sept mois assortis de sursis, avec une amende de cinq millions de francs guinéens (5 000 000 GNF).
De son côté, la défense a plaidé la clémence du tribunal et a demandé une réduction de l’amende, sans toutefois proposer de montant précis.
Saïdou Lébêré
L’article Conakry- Un tradipraticien condamné après la mort d’une patiente : “c’est ma grand-mère qui m’a légué le traitement de la sinusite ” est apparu en premier sur Mediaguinee.com.