Candidature indépendante l’élection présidentielle : le MODEL dénonce un “raccourci politique” dangereux pour la démocratie

À un peu plus de deux mois de l’élection présidentielle, prévue le 28 décembre 2025 en Guinée, plusieurs formations politiques se font entendre. À l’occasion de son assemblée générale organisée ce samedi, 18 octobre 2025, à son siège à Lambanyi, le MODEL a, lui aussi, exprimé sa vive préoccupation face aux conditions d’organisation de ce scrutin. Un des membre du Bureau politique du MODEL, a relevé de graves contradictions entre la nouvelle constitution et le Code électoral. Ibrahima Diallo a surtout insisté sur la question de la candidature indépendante, qu’il qualifie de « raccourci politique », dénonçant le fait qu’elle soit privilégiée au détriment des partis politiques légalement constitués, rapporte un journaliste que Guineematin.com avait dépêché au siège de ce parti.

Ibrahima Diallo, membre du bureau politique du parti MoDel

« Naturellement, nous avons analysé, avec les militants et les responsables, les élections qui se profilent à l’horizon, notamment l’élection présidentielle du 28 décembre 2025. Nous n’avons pas manqué de signaler nos préoccupations, particulièrement en ce qui concerne les conditions d’organisation de ces élections. En effet, nous constatons des contradictions majeures entre la Constitution de la Ve République, nouvellement adoptée et promulguée par le Chef de la Transition, et le Code électoral adopté par le Conseil national de la Transition. Ces contradictions constituent pour nous des sources de préoccupation. Il y a également la question de la candidature indépendante, qui a fait l’objet de nombreux débats, notamment sur le parrainage. Selon le Code électoral, ce parrainage devrait être effectué par les différents maires. Or, à ce jour, nous n’avons pas de maires élus, seulement des présidents de délégations spéciales. Nous ignorons donc dans quelles conditions les signatures de parrainage pourront être recueillies. C’est une préoccupation tout à fait légitime. D’autant plus qu’aujourd’hui, la candidature indépendante nous apparaît comme un raccourci politique. Nous ne comprenons pas qu’un parti comme le MODEL, qui s’est battu pendant des années pour obtenir son agrément, pour défendre la démocratie, la liberté et la justice, puisse être écarté au profit de nouvelles figures politiques dont on ignore la crédibilité et l’expérience, sous prétexte d’une candidature indépendante. Permettre à de telles personnes de se présenter à la présidentielle est pour nous une grave entorse à la logique démocratique », a dit Ibrahima Diallo.

Pour ce membre du bureau politique du MoDel, la candidature indépendante à l’élection présidentielle est une menace et demande que cette ouverture soit limitée aux élections locales et législatives.

« Naturellement, il y a un risque, un grand risque que j’ai déjà eu à évoquer. Nous reconnaissons que la candidature indépendante a été réclamée, mais à mon avis, pour l’élection présidentielle, on pourrait très bien s’en passer. Ce sont les partis politiques légalement constitués et reconnus qui doivent compétir à ce niveau. Pour les élections communales, législatives ou autres, on peut éventuellement ouvrir la voie à des candidatures indépendantes. Mais il est inacceptable qu’un parti politique comme le MODEL, ou d’autres formations, soit éliminé pour des raisons de calculs politiques, tandis qu’un candidat indépendant, sans expérience, sans légitimité, et dont la crédibilité même peut être mise en doute, soit autorisé à concourir. C’est une situation préoccupante et risquée pour la présidentielle », a dit Ibrahima Diallo.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél: 624693333

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