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Le journaliste malien Seydou Oumar Traoré a été interpellé le dimanche 25 mai, quelques heures après son retour d’une mission à Kidal aux côtés d’une délégation officielle conduite par le ministre de la Défense. Poursuivi pour « offense commise publiquement envers un chef d’État étranger », une infraction prévue à l’article 147 du Code pénal malien, il a été placé sous mandat de dépôt, ce lundi 26 mai 2025 en attendant de son procès prévu le 10 juillet 2025.
Selon plusieurs sources judiciaires recoupées, l’interpellation du journaliste Seydou Oumar Traoré est intervenue à sa descente d’avion à l’aéroport international Modibo Keïta de Bamako, aux environs de 10h. Le journaliste venait de passer plusieurs jours à Kidal dans le cadre d’une mission de couverture des activités militaires dans le nord du pays.
Les faits qui lui sont reprochés remontent à une récente intervention dans laquelle il aurait accusé la Guinée de servir de base arrière à des groupes armés hostiles au Mali, mettant en cause des responsables militaires guinéens, dont le général Mamadi Doumbouya, président de la transition en Guinée. Dans une déclaration publique depuis Kidal, M. Traoré a par la suite présenté ses excuses, indiquant que ses propos avaient été « mal compris » et « sortis de leur contexte ».
Une infraction prévue par le Code pénal malien
L’article 147 du Code pénal malien, en sa version consolidée, dispose que :
« Quiconque, par l’un des moyens énoncés à l’article 46, aura offensé le Chef de l’État ou un chef d’État étranger, sera puni d’un emprisonnement de trois mois à un an et d’une amende de 50 000 à 600 000 francs CFA ».
C’est sur cette base que le parquet a requis son placement sous mandat de dépôt, confié au Tribunal de lutte contre la cybercriminalité, compétent en matière de contenus diffusés par voie numérique.
Une procédure judiciaire en cours
Le journaliste reste en détention à Bamako dans l’attente de son procès prévue pour le 10 juillet. Selon des sources proches du dossier, l’accusation porte spécifiquement sur la nature publique et électronique des propos incriminés, qui auraient été diffusés via une plateforme audiovisuelle. Aucun commentaire n’a été émis pour l’instant par ses avocats ou ses proches.
L’affaire intervient alors que la Guinée et le Mali entretiennent des relations sensibles dans un contexte de transitions politiques simultanées. Le 24 mai, des associations coutumières guinéennes basées au Mali avaient rencontré les autorités diplomatiques guinéennes afin de désamorcer la tension née des propos du journaliste. À l’issue de cette rencontre, un apaisement semblait acquis.
Des antécédents judiciaires
Ce n’est pas la première fois que M. Traoré fait l’objet de poursuites. En 2020, il avait déjà été brièvement détenu dans le cadre d’une plainte pour diffamation, liée à ses critiques sur le fonctionnement de l’appareil judiciaire malien.
Les observateurs attendent de voir si cette affaire relancera le débat sur les limites de la liberté d’expression en période de transition. À ce stade, les autorités judiciaires maintiennent que la procédure suit son cours « dans le strict respect des lois de la République ».
L’article Bamako : le journaliste Seydou Oumar Traoré jugé le 10 juillet pour “offense” envers le général Doumbouya est apparu en premier sur Mediaguinee.com.