Bakari Guilavogui, producteur de Moussa Koffoé : « il était beaucoup plus aimé à l’extérieur qu’en Guinée »

L’artiste humoriste Moussa Keïta, connu sous le nom de « Moussa Koffoé », a regagné sa dernière demeure ce mardi 13 mai 2025 en présence d’importants citoyens et autorités venus de toute la Guinée.

Prenant la parole lors des témoignages, l’ancien producteur de Moussa Koffoé, avec qui il s’était rendu aux États-Unis, a rappelé l’importance du défunt en dehors de la Guinée.

C’est à la place des martyrs de Kindia qu’ont eu lieu les funérailles de Moussa Keïta, alias Moussa Koffoé, qui a tant servi la culture guinéenne.
À l’image de quelques témoignages tenus, Bakari Guilavogui a d’abord défini le défunt en ces termes : « Je ne peux que remercier le bon Dieu et remercier ce beau monde qui a accepté d’effectuer le déplacement pour accompagner Moussa Koffoé dans sa dernière demeure. Moussa était un confident, un ami et un frère pour moi. Il m’appelait toujours N’Kôrô vieux. Tous les films de Moussa étaient réalisés par moi ; si vous regardez les films, à la fin c’est écrit Bakari Guilavogui dit tonton vieux. En 2006, je suis allé aux États-Unis avec une brochette d’artistes où nous avons passé dix mois et parcouru dix États américains. Il y avait Doussougbè Kanté, Fatou Linsan, Saïdou Sow et Moussa Koffoé lui-même. Je retiens quelque chose de Moussa Koffoé : il a aimé ce pays qu’il a tant servi parce qu’à chaque tournée, après seulement une semaine, il disait : « N’Kôrô vieux, je veux retourner au pays car il y a ma famille là-bas. » Donc j’ai compris que chez cet être, il y avait quelque chose qui le liait à sa terre natale, et cela m’a beaucoup marqué. Et ces huit mois aux États-Unis, ce fut difficile, car chaque jour il y avait des discussions entre les partenaires et nous », a-t-il dit.
Depuis sa mort, des réactions de tristesse affluent de partout, ce qui explique l’importance sociale de l’homme. Si l’humoriste est bien connu dans son pays, selon son producteur Bakari Guilavogui, Moussa Keïta était beaucoup plus aimé à l’extérieur : « Plus de trente ans que nous avions travaillé ensemble, et même un petit enfant, Moussa lui devait respect et considération. Il y a aussi un autre élément que je vais souligner : Moussa était beaucoup plus aimé à l’extérieur qu’en Guinée. Quand tu sortais avec lui en dehors de la Guinée, à chaque pas quelqu’un venait lui tendre des billets, 100 dollars ou 100 euros, en disant : « C’est lui Moussa Koffoé », et cela à longueur de journée. Donc, il était beaucoup aimé que ce soit en Afrique, en Europe ou aux États-Unis ; les gens parlent de Moussa. Il faut reconnaître qu’il a défendu les couleurs nationales. Donc, nous prions Dieu que la terre qu’il a aimée et défendue lui soit légère », explique-t-il.
Aboubacar Dramé, correspondant régional à Kindia
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