Amadou Thierno sur le projet Simandou: « Nous ne sommes qu’un petit joueur dans la cour des grands »

il y a 2 heures 12
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Aujourd’hui, le mégaprojet Simandou est perçu comme un levier pour le développement économique de la Guinée. Cependant, derrière cette ambition nourrie par les autorités guinéennes, certains observateurs mettent en lumière une réalité plutôt nuancée.

Lors d’une conférence de presse tenue, ce vendredi à la maison de la presse, l’ancien ministre Amadou Thierno Diallo, leader du parti  Union des Guinéens pour le Développement (UGD), a vivement critiqué l’idée selon laquelle les ressources minières seraient le moteur de développement.

La communication initialement axée sur le rejet de sa candidature à l’élection présidentielle du 28 septembre prochain, a permis au candidat recalé de clarifier son point de vue sur les véritables enjeux du projet Simandou. Selon lui, aucun pays ne doit son développement aux ressources minières.

« À coups de tambour et d’effets d’annonce, on vous parle de mines, on vous parle de ceci. Aucun pays au monde ne s’est développé à partir de ses ressources minières, aucun », a déclaré Amadou Thierno Diallo.

Le politique a ensuite développé son argumentaire en prenant l’exemple sur certains pays pétroliers : « Le pétrole, il y a eu des pays qui sont avancés, mais qui ne se sont pas développés. Parce que dès que le prix du pétrole chute, il y a des conséquences dramatiques dans leur budget, dans leur économie », a-t-il rappelé.

D’après lui, la seule voie vers la prospérité réside dans la diversification économique.

« Aucun pays au monde ne peut se développer avec ses seules ressources naturelles. Il faut diversifier l’économie, il faut aller vers les industries, les manufactures, développer l’agro-industrie, etc. Ce que nous disons, c’est de mettre en place un tissu économique diversifié pour nous permettre de nous ajuster quand le prix des matières premières chute »

La place de la Guinée sur le marché international

Abordant spécifiquement le minerai de fer de Simandou, l’ancien fonctionnaire international a souligné la faiblesse de l’influence guinéenne sur les marchés mondiaux.

« On parle de Simandou. Est-ce que vous savez que la tonne est à environ 100 dollars la tonne de fer sur le marché international ? (…) Et notre production est tellement faible que nous sommes preneurs, nous ne contrôlons pas le marché du minerai de fer, comme l’Arabie saoudite est influente sur le marché du pétrole, ou comme le Qatar a une influence sur le marché du gaz. Nous ne sommes qu’un petit joueur dans la cour des grands. Donc, on ne peut pas se développer en basant toute notre structure économique sur l’exploitation brute de nos matières premières », a-t-il prévenu.

Véritable adepte d’une diversification économique, le président du mouvement SYNTHÈSE a ainsi insisté sur le fait que le développement durable repose avant tout sur le développement du capital humain bien formé et responsable.

Positionnement politique

Bien que sa candidature ait été rejetée, Amadou Thierno Diallo a réaffirmé son refus de souscrire au boycott et a tenu à se positionner comme une force de proposition. Même s’il estime que le moment n’est pas encore opportun pour donner une consigne de vote, l’ancien ministre n’a pas fermé la porte à un soutien futur. Selon lui, les consignes de vote seront fonction du programme de société des candidats et des propositions qui seront faites à son équipe.

Alhassane Fofana

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