Rencontre des journalistes africains de Conakry : un coup d’essai réussi

il y a 3 heures 18
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Ce vendredi 27 juin 2025, s’est tenue dans un réceptif hôtelier de la capitale guinéenne, la première édition de la Rencontre des journalistes africains de Conakry (REJAC).

Cette initiative qui s’est voulue un creuset de réflexion collective sur la mutation du métier, sur ses enjeux, sur la manipulation de l’information et sur la survie économique des médias a été une véritable réussite.

En effet, au cours des trois panels développés, des experts venus de six pays sont revenus sur les grands enjeux du journalisme à l’ère de l’intelligence artificielle et du numérique et la lutte contre la manipulation de l’information. Cette occasion a aussi été un espace de partage d’expérience, de récits d’échecs et de réussites entre les participants.

Journalisme et intelligence artificielle

Ce thème, en plus de la thématique centrale, a fait l’objet du premier panel. Animé par l’ancien ministre Justin Morel Junior, ce panel a connu la participation du Sénégalais Martin Faye, du Burkinabè Morin Yamongbé, du Guinéen Dr Sékouna Keita et de Aly Chérif du ministère des postes, des télécommunications et de l’économie numérique de Guinée.

Au cours de ce panel, Justin Morel Junior a déclaré qu’actuellement, « il y a plus d’informateurs que de journalistes ». Une manière de souligner l’explosion du numérique, de l’intelligence artificielle. Il a été ainsi relevé que ces deux outils permettent aujourd’hui à n’importe qui, journaliste ou pas, de diffuser des informations, fausses ou vraies.

Le journaliste Sénégalais Martin Faye a indiqué qu’aujourd’hui, avec l’élan que prend l’intelligence artificielle, les journalistes sont interpellés sur le comment « il utilisent cet outil ». L’essentiel, a-t-il dit, est de savoir l’utiliser à bon escient.

« Il y a beaucoup de confrères qui ont peur, beaucoup de confrères qui utilisent ou qui voient avec beaucoup d’enthousiasme les opportunités à tirer de l’intelligence artificielle. Cet outil ne doit pas être une panacée pour les journalistes, produire à la place des journalistes, mais l’intelligence artificielle doit être un assistant de la production journalistique parce qu’elle peut faire gagner du temps, mais elle ne remplacera pas le jugement d’un bon journaliste », a-t-il indiqué.

C’est pourquoi il recommande vivement « d’inclure la maîtrise des outils de l’intelligence artificielle dans la formation des journalistes ».

« Quand on fait de la radio, quand on fait de la télévision, quand on est de la presse en ligne ou quand on travaille pour la presse écrite, quelles applications concrètes, par exemple dans la collecte de données, par exemple dans le plan à faire, les horloges d’une émission, par exemple, les séquences d’un reportage télévisé, d’un documentaire, par exemple ? Là, l’intelligence artificielle est utile. C’est possible que l’intelligence artificielle confectionne votre journal, que l’intelligence artificielle présente votre flash d’information à la place de quelqu’un d’autre, d’un des journalistes, que l’intelligence artificielle produise votre reportage. Mais là, on tombe dans le domaine du plagiat, dans le domaine du bidonnage, simplement la paresse. Vous n’exercez plus votre esprit critique. Or, ce qu’on demande à un journaliste, c’est d’exercer son esprit critique », a-t-il ajouté.

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