Réinventer planification et coopération pour une Guinée émergente : ‘’ le développement n’est jamais le fruit du hasard’’ (Ismaël Nabé)

Les 25 et 26 juin 2025, le ministère du Plan et de la Coopération internationale a lancé à Conakry la première édition des Journées de la Planification et de la Coopération internationale (JPCI).

Placé sous le thème « Réinventer la planification et la coopération pour une Guinée émergente, inclusive et résiliente », cet événement vise à mettre en lumière le rôle stratégique du ministère dans la conduite du développement national et la mobilisation des ressources extérieures.

Organisée dans un imposant hôtel de la place, la cérémonie d’ouverture a rassemblé de nombreuses personnalités : membres du gouvernement, anciens Premiers ministres, diplomates, experts africains et internationaux, ainsi que des représentants du secteur privé, de la société civile et des partenaires techniques et financiers.

Une ambition claire : planifier autrement

Durant deux jours, les échanges ont porté sur plusieurs objectifs spécifiques :

• Sensibiliser les parties prenantes à l’importance de la planification et de la coopération internationale ;
• Renforcer les capacités des acteurs nationaux ;
• Favoriser les échanges autour des défis et bonnes pratiques ;
• Valoriser les expériences réussies, en Guinée comme à l’étranger ;
• Proposer des pistes pour une planification plus inclusive et participative ;
• Promouvoir la coordination de l’aide au développement ;
• Améliorer la production et la diffusion de données statistiques fiables ;
• Encourager l’investissement dans le capital humain et la capture du dividende démographique.

Deux panels ont structuré les débats à savoir « Le rôle de la planification stratégique dans le développement économique et social » et « Coopération internationale : mobilisation des ressources dans le nouveau contexte mondial ».

Ismaël Nabé : « Le développement n’est jamais le fruit du hasard »

Dans son allocution, le ministre du Plan et de la Coopération internationale, Ismaël Nabé, a salué une initiative inédite qui s’inscrit pleinement dans la dynamique de refondation du pays :

« C’est la première fois que la Guinée organise un cadre national et international exclusivement dédié à la planification stratégique et à la coopération. Cette rencontre incarne notre volonté collective de bâtir une Guinée plus rigoureuse, plus inclusive, tournée vers l’avenir. Le développement ne se décrète pas : il se planifie. »

Il a appelé à voir la planification non plus comme un exercice bureaucratique, mais comme un levier de transformation. De même, il a insisté sur la nécessité de reconsidérer la coopération non comme de l’aide, mais comme un partenariat stratégique gagnant-gagnant.

ONU : une coopération en mutation

La coordinatrice résidente du Système des Nations Unies en Guinée, Kristel Younes, a rappelé que dans un monde interconnecté, aucun pays ne peut affronter seul les défis globaux : « La coopération internationale n’est pas une option, c’est une nécessité. Aujourd’hui, nous parlons de partenariats pour la transformation, pas simplement d’aide. »

Elle a évoqué la nouvelle approche onusienne, plus horizontale, plus intégrée et ancrée dans la redevabilité mutuelle. Elle a également cité le Programme Simandou 2040 comme un test grandeur nature pour la maturité collective des institutions guinéennes.

« Ce projet n’est pas seulement minier. Il est économique, social, institutionnel et même moral. Sa réussite dépendra de sa capacité à générer des bénéfices visibles pour les populations. »

Le Premier ministre : « Aller au-delà de l’économie de rente »

Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, a pour sa part souligné la nécessité de diversifier l’économie guinéenne, en misant davantage sur l’agriculture, l’élevage, la pêche et les échanges régionaux :

« Nous devons sortir du piège de l’économie de rente. Il ne suffit pas de bien planifier, il faut surtout bien exécuter, en impliquant les bons acteurs. »

Il a distingué le programme minier Simandou du programme Simandou 2040, qu’il a qualifié de projet de transformation nationale : « Simandou 2040, c’est le projet de la République. Il exige une planification solide, une connaissance du terrain et une écoute attentive des besoins des populations. »

Il a enfin rappelé les instructions du président de la République invitant tous les membres du gouvernement à être présents sur le terrain pour identifier les pôles de développement et les opportunités d’investissement :

« À Saréboido par exemple, nous voyons déjà un futur hub commercial régional. Ce sont ce type de zones que nous devons prioriser », conseille-t-il.

Une étape fondatrice

Cette première édition des JPCI s’inscrit dans une volonté de refondation méthodique de l’action publique en Guinée. Elle marque le début d’un cycle nouveau, où la rigueur de la planification et la pertinence des coopérations seront au cœur de la marche vers l’émergence.

Mamadou Yaya BARRY

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