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Entamé depuis plus d’un mois, le recensement biométrique se poursuit en Guinée non sans difficultés. De nombreuses plaintes sont évoquées, relatives à l’insuffisance des moyens techniques déployés sur le terrain dans le cadre du processus. Dans la commune urbaine de Dalaba, il n’y a que 5 machines pour 4 quartiers et plusieurs districts. C’est ce qu’a fait savoir le président du conseil de quartier de Pellel Yéro, dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers ses reporters. Abdourahmane Diallo se plaint de cet état de fait et demande aux autorités compétentes de prolonger la date butoir du recensement, fixée au 30 mai prochain.

« L’allure à laquelle cette opération de recensement est en train de se réaliser à Dalaba ne permettra pas de faire enrôler tout le monde d’ici le 30 mai 2025. Date à laquelle les 45 jours prévus pour le recensement seront bouclés », affirme d’emblée le président du conseil de quartier de Pellel Yéro qui précise que sur place, au moins 60% des citoyens n’ont pas été enrôlés à date.
« On peut dire que ça se passe un peu bien. Le matin, on est là, et les gens viennent massivement pour se faire enrôler. Mais, on a un petit problème. Le problème qu’on a, c’est qu’il y a assez de monde et il y a la lenteur. Si c’est la seule machine avec laquelle on travaille, si on tient compte de l’arrêt de ces travaux le 30 mai, tout le monde ne pourra pas se faire recenser. Nous souhaiterions demander auprès des responsables concernés de prolonger la date du recensement. Même si c’est une ou deux semaines encore, sur les 45 jours qui ont été donnés. Par exemple, dans mon quartier Pellel Yéro, on n’a pas encore 40% des personnes enrôlées. Si jamais on arrête à la date prévue, il n’y aura des gens qui ne seront pas recensés. Les machines ne sont pas nombreuses. Tout Dalaba centre n’a que 5 machines et nous avons 4 quartiers plus les 4 districts. Ce sont ces 5 machines qui font le tour de tous ces 4 quartiers et 4 districts de la ville de Dalaba. Actuellement, j’ai au moins 800 jugements supplétifs avec moi. Donc, tout le monde ne peut pas se faire enrôler dans les 10 jours qui restent là. Si on a beaucoup fait, c’est au tour de 500 personnes », a-t-il expliqué.
De son côté, Hassimiou Bah, président de la délégation spéciale de Dalaba, a fait remarquer que les citoyens qui n’avaient pas de documents d’état civil sont très nombreux. Il précise que ceux-ci sont obligés de prendre des jugements supplétifs.

« Dans la commune urbaine de Dalaba, nous avons reçu 5 kits. Déjà, on avait constitué les CARL, composés d’un président, qui représente le conseil de quartier, un représentant des femmes, un représentant des jeunes, et un représentant des sages. Ces 4 personnes ont pour rôle de recevoir la population, aider à remplir la fiche d’identification et la transmettre à l’opérateur. Avec le PN-RAVEC, le représentant au niveau de la commune, nous avons essayé de créer une organisation, c’est-à-dire répartir les kits entre les quartiers et les districts en forme de roulement. Quand on travaille un jour où deux jours dans un quartier, on transporte la machine dans un autre quartier ou district concomitant pour que ça puisse marcher et que chacun puisse se faire recenser. Donc, les samedis et les dimanches, nous avons pris pour les étudiants et pour les élèves. Nous prenons toutes les 5 machines, nous les mettons à l’université ou au collège pour que les élèves puissent se recenser. Parce qu’ils constituent un nombre important. Nous avons près de 2000 étudiants, près de 2000 et quelques élèves au collège ; et dans les écoles primaires, des élèves qui ont dépassé les 10 ans. Donc, voilà, du point de vue organisationnel c’est ce qu’on a fait ».
Par ailleurs, le président de la délégation spéciale s’est félicité de l’engouement des populations pour le recensement, malgré les difficultés. « Du point de vue constat, il y a beaucoup de personnes qui n’ont pas du tout de documents d’état civil. Ils sont obligés de prendre des jugements supplétifs. Là aussi, la justice nous a facilité le travail pour que les gens puissent avoir ces documents. Mais c’est énorme, les gens qui n’avaient pas de documents. Donc, cela va concomitamment avec les jugements supplétifs et la transcription au niveau de la commune. C’est ce qui permet aujourd’hui que la plupart des habitants de Dalaba, plus de la moitié, ont ces documents. Vous avez constaté tout à l’heure, il y a toujours un grand attroupement autour de ces documents. Donc, nous espérons que d’ici le 30 mai, on aura fait au moins les 70%. Parce que je ne peux pas vous dire qu’on va avoir les 100%… La sensibilisation a bien marché, parce qu’on est allé de quartier en quartier, de districts en districts avec la sono. Au niveau des mosquées, au niveau de tous les lieux publics, il y a eu une forte sensibilisation de la population. C’est pourquoi vous avez vu l’engouement pour ce recensement. Parce que chacun peut avoir sa carte, chacun peut voter le 21 septembre 2025 pour le référendum. Et ce qu’il faut constater, c’est que par jour, la moyenne c’est 100 personnes qui sont recensées. Avant, c’était 80 personnes. Ces derniers temps, avec la vitesse de croisière et la maîtrise des machines, on atteint parfois 110 personnes. Donc la moyenne c’est 100 personnes par jour que les machines enrôlent… Chacun veut avoir un document aujourd’hui. Parce qu’ils ont compris, il faut avoir un document, pour être un citoyen. Parce que si tu n’as pas un extrait de naissance, tu n’existes pas. Et ça, c’est un aspect qu’il faut saluer et remercier le CNRD, remercier le président de la République pour cet acte qui va permettre à tous les guinéens d’avoir un document d’état civil », a-t-il laissé entendre.
Pour sa part, Idrissa Diallo, agent recenseur au quartier Pellel Yéro, a évoqué quelques petits soucis entourant le processus.

« Pour le moment, aucune difficulté n’a été signalée. Seulement, comme vous le savez, c’est la première fois. Donc, les citoyens ne sont pas habitués. Pour le moment c’est de les mettre en ordre qui est un peu difficile. Ils ne sont pas habitués. Vous savez, lors de notre formation, ils nous ont dit que les cadres, les nourrices, les personnes en état de famille, les personnes âgées, sont prioritaires. Mais, certains ne comprennent pas ça. Quand une nourrice vient, tu la prends, certains vont se mettre à crier en disant que tu l’as prise par affinité. Mais finalement, on se comprend ».
Depuis Dalaba, Saïdou Hady Diallo et Hammady Sow pour Guineematin.com
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