N’Zérékoré : le ministre Félix Lamah annonce la construction prochaine de 3000 hectares de zones de pâturage

C’est une nouvelle qui réjouira sans doute les acteurs du secteur de l’élevage. En conférence de presse ce jeudi, 18 décembre 2025, à N’Zérékoré, le ministre de l’Elevage, Félix Lamah, a annoncé la construction très prochaine de zones de pâturage dans la région forestière, notamment à Foumbadou, dans la préfecture de Lola, et à Boola, dans Beyla. À en croire le ministre, ce projet de grande envergure vise à améliorer les conditions de l’élevage dans le cadre de la politique nationale de modernisation du secteur et à réduire les conflits entre éleveurs et agriculteurs, à sécuriser les parcours du bétail et à accroître la productivité animale dans la région, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la capitale de la région forestière.

Devant les médias, le ministre Félix Lamah est revenu sur les principales raisons de la réalisation de ces zones de pâturage, notamment suite aux événements conflictuels ayant fragilisé les rapports entre éleveurs et agriculteurs.

Félix Lamah, ministre de l’élevage

« La réalisation de cette zone de pâturage fait suite à une situation difficile que connaissait notre pays, notamment la question de la transhumance transfrontalière. Au mois de janvier 2025, le gouvernement a pris la décision de suspendre la transhumance transfrontalière dans notre pays. Cela, pour préserver la quiétude et la paix dans les zones concernées, notamment entre agriculteurs et éleveurs. Et, suite à cette suspension, le Ministère de l’Élevage a entrepris une série d’opérations avec l’appui des forces de défense et de sécurité pour démarrer la sortie des éleveurs étrangers de notre pays. Et depuis le mois de mai 2025 jusqu’à nos jours, nous avons sorti environ 250 000 têtes de notre pays. Les zones les plus touchées étaient les régions administratives de Kankan et de N’Zérékoré. La situation était beaucoup plus compliquée dans les préfectures de Lola et de Beyla. Et quand on prend particulièrement la préfecture de Lola, où le plus grand nombre de bétail était, on se situait entre les sous-préfectures de Lainé, Guéasso, Foumbadou et Gama-Béréma. Certains districts tels que Wéyakoré ou Gbèkè étaient concernés par l’envahissement des bétails qui appartenaient aux éleveurs étrangers. Nous avons pu, avec les efforts de l’ensemble des parties prenantes, prendre plusieurs décisions et des communiqués pour interdire la divagation des animaux parce que la cause réelle de ces conflits entre agriculteurs et éleveurs venait notamment du fait que le bétail allait brouter dans les champs des agriculteurs dont nous avons déploré les cas de morts et des blessés », a expliqué Félix Lamah.

Selon le ministre, pour parvenir à une solution durable et réduire ces conflits, il fallait des décisions courageuses. D’où la réalisation de zones de pâturage dans les zones à fort potentiel d’élevage. « Au niveau du Ministère de l’Élevage, nous avons décidé d’aller vers une solution durable pour la gestion de la transhumance dans notre pays. Et cette solution durable pour nous, consistait à identifier de grands espaces pour réaliser des zones de pâturage entièrement aménagées, d’une superficie de 3000 hectares environ, dans les sous-préfectures de Foumbadou et de Boola. Dans un premier temps, nous allons valoriser 1950 hectares. Cette zone de pâturage, qui est une première pour notre pays, comprendra des abreuvoirs pour le bétail, des espaces de contrôle pour la santé animale et d’autres étapes que nous allons réaliser dans cet espace. Notre objectif à atteindre est de pouvoir réaliser 20 000 hectares de zones de pâturage d’ici cinq ans dans les zones à fort potentiel d’élevage comme Lola, Beyla, Macenta, Madiana, Kérouané, et dans la région de la Moyenne Guinée où nous allons identifier ou réaliser certaines zones de pâturage », a-t-il fait savoir.

En outre, le ministre Félix Lamah a déclaré que le choix de la préfecture de Lola pour la réalisation de la première zone de pâturage du pays n’est pas un fortuit. Il l’explique par le fait que Lola était la zone la plus conflictuelle entre éleveurs et agriculteurs. « Notre choix sur Lola s’explique par le fait que c’était la zone la plus conflictuelle entre agriculteurs et éleveurs. Il est important pour nous de réaliser un tel projet pour que nos éleveurs Guinéens qui sont dans ces localités pour puissent sécuriser et nourrir leurs bétails, puisque nous allons réaliser des cultures fourragères. Lola était une zone critique pour nous dont il fallait résoudre. Nous voulons, à travers ce projet, sortir nos éleveurs de l’élevage traditionnel extensif, au profit d’un élevage moderne intensif, pour apporter de la valeur à leur activité, et passer les 5 % de notre PIB. Et, pour le faire, il faut partir vers la modernisation de ce secteur. C’est pourquoi nous réalisons ces infrastructures modernes », a-t-il laissé entendre.

De N’Zérékoré, Jean David Loua pour Guineematin.com 

Tél. : (+224) 620 58 60 02 

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