Manque de Poste de Santé à Sonamoridou (Kérouané) : « Certaines femmes enceintes décèdent en cours de route »

Situé à environ 6 kilomètres de la sous-préfecture de Banankoro et à 34 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Kérouané, le secteur Sonamoridou fait face à une situation sanitaire particulièrement alarmante. Le village ne dispose d’aucune infrastructure de santé : pas même un poste de santé où administrer les premiers soins. Pour la moindre prise en charge, les habitants doivent emprunter des routes en état de dégradation avancée, au prix de risques considérables pour leur santé et parfois leur vie, a constaté Guineematin.com à travers son envoyé spécial à Kérouané.

Dans ce secteur enclavé, l’accès à des soins médicaux essentiels s’apparente à un véritable parcours du combattant. L’absence totale de structure sanitaire met en lumière, une fois de plus, l’ampleur des disparités et des inégalités qui frappent le monde rural. Les populations, déjà confrontées à de multiples défis socio-économiques, doivent encore supporter la charge d’un système de santé quasi inexistant.

Lancinè Kourouma, habitant du secteur de Sonamoridou

« Entre Sonamoridou et Banankoro, il y a une grande distance. Nous n’avons aucun poste de santé ici. En cas de maladie, nous sommes obligés d’aller à Banankoro ou à Kérouané. Pourtant, ces localités sont loin et les routes ne sont pas praticables », témoigne avec inquiétude Lanciné Kourouma, habitant de ce village.

Les conséquences de cette absence de prise en charge sanitaire sont particulièrement dramatiques pour les femmes enceintes, les enfants et les personnes âgées. Les évacuations d’urgence, parfois organisées sur des motos ou des véhicules de fortune, se transforment en périples dangereux, aggravés par l’état chaotique des pistes rurales.

« Quand les femmes enceintes se plaignent de douleurs profondes, on est obligés de les accompagner à Kérouané, à Banankoro ou ailleurs. Parfois, certaines décèdent en cours de route. Les routes ne sont pas bonnes. Vraiment, nous souffrons énormément », précise Lanciné Kourouma.

Face à cette situation insoutenable, les habitants de Sonamoridou lancent un appel vibrant aux autorités. Ils demandent la construction urgente d’un poste de santé, afin de garantir un minimum de services médicaux à la communauté.

« Nous demandons aux autorités compétentes de construire un poste de santé chez nous. Notre village souffre beaucoup aujourd’hui. Il n’y a aucun endroit ici où on peut accéder aux soins. Si cela est fait [la construction d’un poste de santé], nous serons vraiment reconnaissants », souligne Lanciné Kourouma.

Le village de Sonamoridou, comme tant d’autres localités rurales de la Guinée, attend des réponses concrètes pour mettre fin à ce dénuement sanitaire et offrir enfin à ses habitants un accès digne aux soins de santé.

De retour à Sonamoridou (Kérouané), Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com 

Tel : (+224) 621144 891

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