PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]
Ce n’est un secret pour personne : la rentrée des classes en Guinée est marquée par une pénurie d’enseignants dans les établissements scolaires. Cet état de fait a été confirmé par le ministre de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation, qui, lors d’un entretien le vendredi dernier dans l’émission Grand Angle de la RTG, a dressé un constat alarmant du système éducatif.
« Le besoin n’est pas comblé. Il est loin d’être comblé. Il y a encore beaucoup d’efforts à fournir. Le gap est important. Aujourd’hui, nous estimons qu’il nous manque environ 18 000 enseignants », a-t-il déclaré.
Pourtant, des jeunes enseignants dits contractuels d’État, qui servent l’école de la République depuis 2018 sans le moindre salaire ni prise en charge, se retrouvent au chômage, en dépit de toutes les démarches entreprises auprès des autorités du pays.
Pour Mohamed Latige Abraham Salim, coordinateur général des enseignants contractuels de la zone spéciale de Conakry, il est temps de recourir à leurs services afin de sauver l’école guinéenne. Il affirme qu’ils sont résolument engagés à servir leur nation partout où ils seront mutés.
Selon M. Salim, le recrutement des contractuels de la zone spéciale de Conakry, dont le nombre est estimé à environ 1800 enseignants, ainsi que des contractuels communaux non retenus à l’issue du concours d’intégration à la fonction publique locale, soit près de 6000 personnes, pourrait combler en partie ce déficit d’enseignants.
Il révèle d’ailleurs que la plupart d’entre eux continuent d’enseigner malgré leur situation précaire.
« Il y a les contractuels qui sont sur le terrain jusqu’à présent, mais ils n’ont aucune situation. Donc, si le patron du ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation exprime ce besoin, il faudrait que le chef du gouvernement et le Président de la République fassent quelque chose pour résoudre ce problème le plus tôt possible. C’est pourquoi je vous dis que le problème de l’éducation est un problème d’ordre national », a-t-il affirmé.
Mohamed Latige Abraham Salim réitère que ces contractuels sont prêts à servir l’école avec amour, détermination et professionnalisme s’ils venaient à être engagés. Il rappelle le grand exploit des contractuels qui, selon lui, avait sauvé l’école guinéenne d’une année blanche en 2018.
« Nous avons toujours fait nos preuves. En 2018, suite à la grève menée par le SLECG, il y avait un problème. Pour éviter une année blanche, les contractuels ont été vraiment mobilisés. Et c’est l’année où nous avons été recrutés en qualité de contractuels d’État, et nous avons sauvé l’école guinéenne d’une année blanche. Et si réellement l’État a encore besoin, dans ce cas-là, nous sommes prêts. Et nous sommes prêts à servir partout où il y a besoin, de Conakry à Yomou, nous sommes prêts », a-t-il martelé.
Ces enseignants contractuels, bien que non encore engagés officiellement, continuent pour certains de servir l’école par amour du métier et par patriotisme, gardant l’espoir qu’ils finiront par être intégrés.
« Nous continuons à servir l’école de la République sans salaire ni primes, mais nous sommes sur le terrain », a-t-il conclu.
Alhassane Fofana