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Reléguées au second plan depuis plusieurs décennies, selon les promoteurs, les écoles franco-arabes, constituent le parent pauvre du système d’enseignement guinéen.
Frappées par un déficit criant d’enseignants, le peu d’écoles franco-arabes publiques qui résistent au temps sont dans un état de délabrement piteux, au grand dam de leurs promoteurs.
Alors que la rentrée des classes pour la session 2025-2026 est effective, ces établissements sont une fois de plus restés en marge de tout accompagnement, ce, malgré toutes les réformes annoncées par le gouvernement dans le secteur de l’éducation. C’est en tout ce que confié le Secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement Franco-arabe de Guinée (SNEFAG), Dr. Ibrahima Mansaré. Il dresse un tableau catastrophique de la situation.
« En réalité, la rentrée est catastrophique du côté des écoles franco-arabes avec un manque crucial d’enseignants dans les écoles et l’abandon des classes par les enseignements contractuels. De plus, les écoles sont dans des états pitoyables, impraticables. La situation est vraiment catastrophique, il faut le dire. Il y a aussi un manque d’accompagnement des inspecteurs et des coordinateurs de l’enseignement franco-arabes qui devraient s’assurer de la faisabilité de la rentrée », a-t-il déploré.
Pire encore, poursuit-il, le nouveau programme d’enseignement n’a pas été vulgarisé largement à toutes les entités concernées.
« Cela fait capoter la rentrée d’une manière extraordinaire. Les écoles franco-arabes sont reconnues comme étant reléguées au second plan, il faut le reconnaître. Elles sont carrément ignorées, surtout dans le cadre de la préparation de la rentrée scolaire de cette année », a-t-il fustigé.
Toutefois, le leader syndical a assuré que le SNEFAG fera de son mieux, notamment à travers la sensibilisation sur les avantages de la promotion de l’enseignement franco-arabe dans le rayonnement du pays.
Face à cette situation, Dr. Ibrahima Mansaré a interpellé le Ministère de l’Enseignement Pré-universitaire, et le Président de la Transition, à l’effet de leur faire comprendre que ces écoles ne devraient pas être reléguées au second plan vu ce qu’elles représentent.
« Nous lançons un appel au département de tutelle, au Président de la transition pour qu’ils comprennent que les écoles franco-arabes ne sont pas des écoles de second plan. Ce sont des écoles qui représentent plus de 20 % de notre secteur éducatif et sont un atout pour le développement, la coopération bilatérale et multilatérale avec les pays arabes. C’est aussi un atout linguistique pour le repositionnement de la Guinée sur la scène internationale. Les écoles franco-arabes représentent aussi une alternative vers l’autre côté du monde, afin que les Guinéens puissent profiter de ces deux langues et que l’on puisse rehausser la Guinée au niveau international », a-t-il affirmé.
Le syndicaliste garde espoir que les autorités parviendront à appréhender l’enseignement franco-arabe comme un atout, une éducation qui a pour mission de refonder et de pousser cette nouvelle génération vers l’excellence, contribuant ainsi au développement et à l’émergence économique de la Guinée. Pour lui, l’État doit mettre un accent particulier sur les enseignants contractuels des écoles franco-arabes, rappelant que plusieurs de ces écoles ont été contraintes de fermer.
« Nous avons une dizaine d’écoles franco-arabes fermées aujourd’hui. On parle de la rentrée, mais dans des villages, les écoles n’ont pas d’enseignants. Nous sommes dans une situation pitoyable. Il faut que l’État prenne les dispositifs régaliens afin de corriger le tir au bon moment. Sinon, ça serait quelque chose de regrettable pour la Guinée, ça serait une perte pour la nation », a conclu Dr. Mansaré.
Mosaiqueguinee.com