Le retrait des titres miniers et le jeu d’influence pour le contrôle des ressources guinéennes…

il y a 5 heures 27
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Derrière les retraits de titres miniers décidés ces derniers jours en Guinée, une reconfiguration silencieuse mais décisive se joue autour de l’accès aux gisements stratégiques, notamment dans la filière bauxite, la matière première de base servant à la production d’aluminium métal.

Si le discours officiel évoque des mesures de « nettoyage » du portefeuille minier et un assainissement nécessaire du secteur, plusieurs sources indiquent qu’un intense lobbying est en cours de la part de certains groupes miniers agissant dans l’ombre pour parvenir à récupérer les permis libérés.

De hauts responsables du ministère des Mines continuent tout de même de résister à la pression, en raison des principes de transparence et de continuité économique.

Au cœur de cette bataille d’influence, des entreprises guinéennes montantes comme AGB2A-GIC paient le prix d’un positionnement indépendant, sans alignement automatique avec les réseaux dominants.

Issue de la scission mouvementée avec SD Mining, cette société 100% guinéenne a pourtant démontré sa résilience : en à peine deux ans, elle a effacé l’essentiel d’un passif de 28 millions USD, noué des partenariats stratégiques avec des acteurs techniques solides comme Synohydro, TOP Mining et Ciel Mining, tout en multipliant les investissements d’infrastructures sur le terrain.

Loin des effets d’annonce, AGB2A-GIC a injecté au moins 313 millions USD dans le développement de ses activités concentrées dans les localités de Boffa et Fria, à l’Ouest de la Guinée : routes minières, ponts, forages, appuis à l’agriculture, base-vie en construction, et surtout un port en eau profonde à Kokaya, plus moderne que ceux appartenant aux autres entreprises minières installées dans la zone.

Une infrastructure capable de traiter jusqu’à 10 millions de tonnes de bauxite par an, qui pourrait même être couplée au port de Kimbo pour porter les exportations annuelles de l’entreprise à 15 voire 18 millions de tonnes dès 2025.

Mais le vrai levier de production – et donc de souveraineté économique pour cette société – reste l’accès sécurisé à un permis d’exploitation. Or, le retrait du permis d’Axis, zone d’où AGB2A-GIC extrait 80 % de sa production via un contrat d’amodiation, place l’entreprise dans une situation délicate, alors qu’elle a à son actif de nombreuses réalisations concrètes sur ledit permis (sans compter le matériel opérationnel stocké sur place).

Si pour l’heure le statu quo semble être le schéma envisagé par les autorités, d’après des sources proches du dossier interrogées par WESTAF MINING, certains signaux faibles indiquent que des groupes bien introduits chercheraient à changer la donne autour sur ce permis d’exploitation stratégique pour cette entreprise guinéenne en activité.

D’après nos informations, plusieurs cabinets de conseil internationaux ont récemment été approchés pour « valoriser » les permis dans des offres structurées.

Derrière cette dynamique, des intérêts extérieurs – notamment venus de certains milieux d’affaires émiratis, turcs ou indiens – s’activeraient en coulisse pour obtenir des droits sur les blocs libérés…

La situation d’AGB2A-GIC n’est pas isolée. Trois autres sociétés guinéennes – SBG (Société des Bauxites de Guinée) de Mamady Nabé, Kambia Mining de Sony Doumbouya, et GDM (Guinéenne des Mines) du général Mathurin Bangoura – observent avec appréhension l’évolution du dossier.

Même si toutes ne sont pas encore directement touchées par les retraits, elles savent que toute redistribution « opaque » des permis actuels pourrait rebattre les cartes en leur défaveur, au profit des nouveaux entrants.

Dans le cas d’AGB2A-GIC, une régularisation du permis d’Axis permettrait non seulement de garantir une production fluide, mais aussi d’assurer à l’État plus de 50 millions USD par an en retombées fiscales et douanières, selon son Administrateur Général, l’ex ministre des Mines, Ahmed Kanté.

Laisser ce dossier s’enliser ou pire, le céder à des groupes sans racines locales, reviendrait à compromettre l’effort consistant à permettre à des entreprises guinéennes d’intégrer progressivement un secteur très porteur, essentiel pour ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Westaf Mining

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