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Près de sept jours après l’enlèvement et la torture de Me Mohamed Traoré, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée, le gouvernement a enfin pris la parole. Ce jeudi 26 juin 2025, le Premier ministre Amadou Oury Bah s’est exprimé sur le plateau de la télévision nationale, condamnant avec fermeté ce qu’il a qualifié d’« acte ignoble ».
Dans une déclaration solennelle, le chef du gouvernement a exprimé la « profonde tristesse » de l’exécutif face à une « violence physique et psychologique inacceptable » infligée à un citoyen, mais aussi à la République elle-même.
« C’est la République qui a été, dans une large mesure, poignardée », a-t-il lancé d’un ton grave.
Selon lui, l’agression survenue dans la nuit du 20 au 21 juin à Conakry n’est pas seulement une atteinte à la personne de Me Traoré, mais une tentative délibérée de ternir l’image des institutions et du président de la République.
Un appel à l’unité face à la menace
Le Premier ministre a rappelé que le gouvernement de transition, dirigé par le Général Mamadi Doumbouya, s’est engagé dans un processus de réconciliation nationale, de justice et de dialogue. Il a cité notamment les assises nationales et les procès pour crimes passés, qu’il a présentés comme des efforts concrets pour tourner la page de l’impunité et des violences politiques.
« Ce genre d’actes, perpétrés par des nostalgiques d’une époque révolue, sont une menace directe pour notre trajectoire de paix », a-t-il averti, sans désigner de coupables.
Amadou Oury Bah a également lancé un appel au calme, exhortant les citoyens à éviter toute forme de vengeance ou d’escalade. Il a assuré que toutes les dispositions seront prises pour identifier et traduire en justice les auteurs de cette attaque.
« Le gouvernement condamne avec la plus grande fermeté ces actes. Il n’y a pas de place pour la violence dans la Guinée que nous voulons bâtir. La République ne peut pas être prise en otage par ceux qui refusent d’évoluer. »
Une enquête en cours, mais toujours aucune arrestation
Malgré les déclarations officielles, l’émotion et l’indignation demeurent vives dans le pays. À ce jour, aucune arrestation n’a encore été annoncée. La pression monte sur les autorités pour qu’elles identifient les responsables de cette agression contre une figure éminente du barreau guinéen et voix critique des dérives du pouvoir.
Le 23 juin, le Parquet Général près la Cour d’appel de Conakry avait exprimé sa « profonde consternation » dans un communiqué et annoncé l’ouverture d’une enquête.