Kankan : les déguerpis du quartier Gare lancent un cri de détresse

il y a 6 heures 33
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Depuis près de deux mois, la ville de Kankan est le théâtre de vastes opérations de déguerpissement des emprises déclarées propriétés de l’État, occupées depuis plusieurs années par des citoyens s’estimant propriétaires. La dernière en date s’est déroulée ce mardi 20 mai 2025, en plein cœur du quartier Gare. Sous la protection des forces de défense et de sécurité, des bulldozers ont rasé les installations sous les yeux impuissants des occupants. Ces derniers, très en colère, ont dénoncé la méthode et le manque de compassion à leur égard, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Ces opérations, bien que justifiées par les autorités au nom de la récupération des domaines publics, laissent un goût amer chez les populations concernées. Car depuis le lancement de ces déguerpissements, aucune mesure d’accompagnement concrète n’a été mise en place. Du marché Diaka à la ruelle Silani Mango, en passant par la Gare, les victimes sont livrées à elles-mêmes, sans aucune solution de relogement ni aide à la réinsertion.

Pourtant, lors des premières démolitions, le gouverneur de la région, le Colonel Moussa Condé, avait promis l’identification d’un site de recasement en faveur des commerçants affectés. Une promesse qui reste, pour l’heure, sans suite.

Au lendemain de la destruction des installations au quartier Gare, le désarroi est total. De nombreuses familles, désormais privées de lieux d’activités et de sources de revenus, peinent à entrevoir un lendemain, surtout à l’approche de la fête.

Nouhan Keïta, victime

C’est le cas de Nouhan Kéita : « Récupérer les domaines de l’État, ce n’est pas une mauvaise chose. Mais cela doit se faire avec méthode. Nous n’avons eu que 24 heures pour déguerpir. Plus de mille personnes travaillent ici. L’État aurait pu attendre après la fête, ou au moins nous proposer un autre endroit. C’est bien d’imposer l’autorité, mais il faut aussi avoir de la compassion », a-t-il lancé.

Même sentiment d’abandon chez Siaka Condé, qui voit disparaître le lieu de vie et de travail hérité de ses parents.

Siaka Condé, victime

« C’est ici que nous avons grandi, que nous avons appris les métiers de nos familles. Nous ne refusons pas de partir, mais qu’on nous aide à retrouver un espace pour travailler et nourrir nos proches. »

Ces témoignages poignants illustrent une réalité de plus en plus pesante : le manque d’anticipation sociale dans la conduite des opérations de déguerpissement. Face à la détresse des populations, les regards se tournent désormais vers les autorités locales et nationales, appelées à poser des actes forts pour soulager les citoyens affectés.

Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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