Kankan : la coordination régionale des enseignants contractuels non retenus interpelle les autorités…

Les enseignants contractuels communaux non retenus dans le processus d’intégration à la fonction publique annoncent un sit-in à Conakry, le 13 octobre prochain, devant le Palais Mohamed V.

Objectif : réclamer leur intégration, qu’ils estiment avoir longtemps attendue. À Kankan, la coordination régionale a déjà pris position et compte participer activement à cette manifestation nationale.

La tension monte au sein des enseignants contractuels non retenus. À Kankan, leur coordinateur régional, Moussa Diakité, dénonce un sentiment d’abandon et de promesses non tenues.

« Il ne faut pas se masquer l’expression, nous vivons dans le stress à cause de notre situation. À chaque fois qu’il y a de l’espoir, c’est le désespoir qui suit. Tout récemment, lors d’un sit-in à Conakry, une autorité civile dont je tairai le nom nous avait promis que, juste après les élections référendaires, notre cas serait réglé », a-t-il déclaré avec amertume.

Les enseignants concernés estiment avoir été victimes d’un traitement injuste. Ils rappellent avoir renoncé à deux ans de salaires impayés pour espérer une intégration et accepter d’enseigner dans les zones les plus reculées du pays.

« Nous avons franchi toutes les étapes, mais au final, on nous a écartés. Cette lutte, c’est aussi pour honorer la mémoire de nos collègues décédés du stress et du désespoir », poursuit M. Diakité, qui est également le premier vice-porte-parole de la coordination nationale.

Face à cette situation, les enseignants contractuels communaux de Kankan ont décidé de boycotter les salles de classe jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Ils affirment qu’à l’instar des autres coordinations régionales, ils se rendront à Conakry pour participer au sit-in du 13 octobre.

« Après notre dernière réunion avec les représentants régionaux, nous avons décidé de nous rendre à Conakry. Le 13, dès 7h du matin, nous serons à Kaloum, devant la Présidence de la République, pour interpeller une fois de plus les autorités afin que notre situation soit enfin réglée », a précisé le coordinateur régional.

Selon lui, le paradoxe est grand : le ministère de l’Enseignement a récemment exprimé un besoin urgent de 18 000 nouveaux enseignants, alors que des milliers de contractuels expérimentés restent sur la touche.

« Il y a à peine 72 heures, le ministre a déclaré qu’il fallait recruter 18 000 enseignants. Pourtant, nous sommes là depuis des années, prêts à servir. C’est de l’injustice totale », déplore-t-il.

Avant de conclure, Moussa Diakité a lancé un appel solennel au président de la République. « Je sais que c’est un président qui est à l’écoute. Qu’il fasse tout pour essuyer les larmes de ces jeunes guinéens, ces enseignants qui meurent chaque jour de chagrin, d’injustice et de désillusion. »

Dans la région de Kankan, on recense actuellement 272 enseignants contractuels concernés, contre 36 à Kérouané, 26 à Kouroussa et plus de 300 à Siguiri. Tous promettent de se joindre au mouvement pour une mobilisation nationale le 13 octobre prochain.

Karifa Doumbouya Correspondant à Kankan

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