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Depuis quelques jours, de graves accusations secouent l’opinion publique. Karamo Sarata (Seydouba Sarata Camara à l’état civil), un marabout bien connu sous ce nom, est accusé d’avoir torturé certains de ses clients lors de séances de traitement spirituel. Plus précisément, une femme, dont la vidéo a largement circulé sur les réseaux sociaux, affirme avoir été accusée de sorcellerie et maltraitée.
Hier, jeudi 26 juin, Karamo Sarata a reçu notre rédaction à son domicile de Kountia Plaque. Dans cette exclusive, il revient sur son parcours, ses méthodes de travail et les polémiques qui entachent aujourd’hui sa réputation.
“Mon père était un grand marabout, reconnu dans tout le pays. C’est chez lui, ici même, que je poursuis ce travail. Il a même été le marabout personnel du président Lansana Conté, c’est dire la confiance qu’on lui accordait. Ce que je fais aujourd’hui, je l’ai hérité de lui”
MediaGuinee : Maître Karamo Sarata, vous êtes régulièrement consulté pour des cas aussi variés que sensibles. Pouvez-vous nous expliquer comment vous travaillez ?
Karamo Sarata : Je traite plusieurs types de maladies : l’impuissance masculine, la cécité, l’infertilité, les ballonnements, ou encore les cas d’envoûtement. Je soigne aussi ceux qu’on considère comme possédés ou victimes de sorcellerie. Tout ce que je fais se déroule ici, à l’air libre. Il n’y a rien de caché.
MediaGuinee: Et comment avez-vous acquis ce savoir ?
Karamo Sarata : Je suis né dans cette pratique. Mon père était un grand marabout, reconnu dans tout le pays. C’est chez lui, ici même, que je poursuis ce travail. Il a même été le marabout personnel du président feu Lansana Conté, c’est dire la confiance qu’on lui accordait. Ce que je fais aujourd’hui, je l’ai hérité de lui.
MediaGuinee: Certains clients vous accusent cependant de pratiques douteuses, voire de maltraitance. Que répondez-vous ?
Karamo Sarata : La dame dont il est question est venue ici à moto. Comme tout le monde le sait, la consultation coûte 50 000 francs guinéens. Dès qu’elle s’est assise, elle est tombée — mais c’était au moment de la prière. Nous sommes donc allés prier, et à notre retour, elle parlait toute seule. Je l’ai interrogée, et après plusieurs échanges, elle a fini par m’avouer qu’elle était sorcière. Elle m’a dit que la femme qu’elle voyait dans le miroir était sa propre mère, qu’elle avait rendue folle. Elle avait aussi causé du tort à plusieurs membres de sa famille.
“Je ne fais rien en cachette. Je travaille dehors, devant tout le monde. Les gens viennent nombreux ici, et s’il y avait eu un acte de violence, cela aurait été vu ou filmé”
MediaGuinee: A-t-elle demandé un traitement de votre part ?
Karamo Sarata : Oui, elle voulait que je la soigne. Je lui ai dit que je ne pouvais pas traiter quelqu’un qui ment. J’ai exigé qu’elle fasse d’abord venir sa mère, pour que je puisse commencer par elle. Depuis ce jour, elle n’est plus revenue. Et c’est à la télévision que j’ai entendu ses accusations. Elle a même menti en disant qu’elle était venue avec sa mère, alors qu’elle était seule. Tout cela, c’est de la pure manipulation.
MediaGuinee : Elle vous accuse notamment de l’avoir battue.
Karamo Sarata : Si cela était vrai, il y aurait des preuves, non ? Je ne fais rien en cachette. Je travaille dehors, devant tout le monde. Les gens viennent nombreux ici, et s’il y avait eu un acte de violence, cela aurait été vu ou filmé. Ce que je fais est public. Je n’ai rien à cacher.
“Je n’ai reçu aucune convocation, ni de plainte officielle. Et même si cela arrive, je répondrai. Mais ce que je dis, c’est qu’on ne peut pas porter plainte contre quelqu’un sur la base du mensonge. Moi, je n’ai jamais envoyé de lettre à qui que ce soit pour l’inviter ici. Si quelqu’un vient de son plein gré, découvre la vérité sur sa situation et panique, ce n’est pas de ma faute”
MediaGuinee : Concrètement, avec quoi travaillez-vous dans vos traitements ?
Karamo Sarata : Avec le Coran, une planche, des plantes médicinales et la connaissance que Dieu m’a transmise. Quand ces éléments sont réunis, et si Dieu le veut, le patient guérit. Notre mission, c’est de libérer ceux que les forces obscures oppriment.
MediaGuinee : Il se murmure qu’une plainte aurait été déposée contre vous. Avez-vous été notifié ?
Karamo Sarata : Je n’ai reçu aucune convocation, ni de plainte officielle. Et même si cela arrive, je répondrai. Mais ce que je dis, c’est qu’on ne peut pas porter plainte contre quelqu’un sur la base du mensonge. Moi, je n’ai jamais envoyé de lettre à qui que ce soit pour l’inviter ici. Si quelqu’un vient de son plein gré, découvre la vérité sur sa situation et panique, ce n’est pas de ma faute. Il y a des centaines de témoins qui peuvent parler de ce qu’ils ont vu et vécu ici.
MediaGuinee : Un dernier mot pour vos détracteurs et ceux qui vous soutiennent ?
Karamo Sarata : En Guinée, on ne respecte pas les grandes figures : ni les parents, ni les autorités, parfois même pas Dieu. Alors, comment voulez-vous qu’on respecte quelqu’un comme moi ? Ce n’est pas cette histoire qui va m’ébranler. Je continue mon travail. Ceux qui me font confiance savent que je ne me cache pas. Et celle qui est inquiète aujourd’hui, ce n’est pas moi. C’est elle.
Réalisée par Christine Finda KAMANO
L’article INTERVIEW- Karamo Sarata, marabout à Kountia : “on ne peut pas me juger sur des mensonges” est apparu en premier sur Mediaguinee.com.