Des agents de bureaux de vote gazés à Conakry : « A bas Matoto ! On veut notre argent ! »

il y a 2 heures 16
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Au lendemain de la présidentielle de ce dimanche en Guinée, des membres de bureaux de vote expriment leur colère contre le non-paiement de leurs primes. C’est dans ce cadre que certains d’entre eux se sont fait entendre ce lundi devant le siège de l’état civil de Matoto où se déroulent les opérations de centralisation des votes. La situation était tendue avec des protestataires qui dénoncent des velléités de détournement de leurs primes. Des échauffourées ont éclaté avec les forces de l’ordre, entraînant une arrestation, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

« A bas Matoto ! On veut notre argent ! On veut notre argent, main à main », sont les slogans hostiles que les manifestants ont scandé ce lundi sur les lieux. Ces agents de bureau de vote accusent un certain Sidibé de vouloir détourner leur argent, le qualifiant d’habitué des faits à chaque élection.

Mohamed Camara, membre de l’un de ces bureaux, est revenu sur les motifs de leur manifestation.

Mohamed Camara, membre d’un bureau de vote

« Nous sommes ici aujourd’hui pour une revendication. Parce que le nommé Sidibé qui se trouve à la commune de Matoto, depuis le temps du recensement, il ne faisait que fatiguer les agents. Il ne fait que détourner notre argent. Après cela, nous avons effectué le référendum. A ce moment, il s’était comporté aussi d’une manière extravagante, tout en bafouant notre somme. Il a fallu aussi une lutte pour ça, pour que nous puissions gagner un peu, au moins la somme votée pour tout agent qui a pu effectuer un travail pour l’État au sein des bureaux de vote des différentes communes. Mais maintenant, à l’approche des élections présidentielles, ils ont mis une formation en place. Vous voyez, cette formation-là a été spéculée. Après la formation, ils ne nous ont rien donné. Pour bafouer notre somme, ils nous poussent maintenant à aller créer le compte Crédit Money au crédit Rural. Après avoir créé ce compte-là, on ne reçoit rien dans ce compte-là. Depuis hier à 20h, moi qui suis là à parler, j’ai créé mon compte. Mais, on n’a rien reçu. Nous sommes venus ici, ils ne nous disent rien. On est en train de manifester pacifiquement et non violemment. Mais, ce que nous voyons ici, c’est un peu vilain », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, Mohamed Camara s’adresse au nommé Sidibé. « J’aimerais savoir qu’est-ce que Sidibé fait à la commune ici. Il a déjà détourné la première somme, la deuxième somme et maintenant la troisième somme des agents chargés du bon déroulement des élections. Maintenant, qu’est-ce qu’il cherche toujours à ce poste-là ? Dites à Mamadi Doumbouya, que Sidibé est en train de salir sa réputation. Parce que les sommes ont été débloquées bien avant la campagne pour les élections. Qu’ils paient notre prime… »

Même son de cloche chez François Millimono, l’un des agents de bureau de vote, qui dénonce les difficultés enregistrées, notamment le manque de nourriture.

François Milimono, membre d’un bureau de vote

« Il y a un boulot qu’on devait faire pour l’État. Maintenant, les élections ont eu lieu ; mais, nous avons eu des difficultés dans nos différents centres de vote, liées à la nourriture qui était insipide, avec du riz pourri. Maintenant, nous réclamons nos droits. Le droit ici que nous réclamons, c’est quoi ? C’est la somme qui a été votée et qu’on devait recevoir. Il y a certains membres des bureaux de vote qui ont reçu l’argent et il y a d’autres qui n’ont rien reçu. Moi, par exemple, je suis président… On n’a rien reçu, on a reçu des chiffres. Ils nous ont virés au niveau du crédit rural. Là, ils nous ont dit d’ouvrir des comptes. Ce que nous avons fait. Mais jusqu’à preuve du contraire, nous n’avons pas eu d’argent. Nous réclamons l’argent. Nous ne voulons plus aller au niveau du crédit rural. Parce que le crédit rural, c’est bafoué. Nous voulons maintenant l’argent, main à main. L’État ne doit pas nous faire travailler sans nous payer. Nous avons passé 72 heures en travaillant. Donc, nous sommes là pour une lutte pacifique, non une lutte violente », a-t-il laissé entendre.

Il est à noter que ces agents électoraux ont été dispersés par les forces de l’ordre à l’aide de gaz lacrymogènes Des heurts ont éclaté, marqués par des échanges de jets de pierres et de gaz. La gendarmerie a procédé à une interpellation. Actuellement, la situation est sous contrôle et le périmètre est quadrillé par un dispositif sécuritaire.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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