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« On a décidé d’arrêter le travail aujourd’hui pour protester contre nos mauvaises conditions de vie. Parce que depuis longtemps, nous souffrons beaucoup. Un chauffeur peut venir poireauter ici pendant deux semaines sans pouvoir charger son camion. Et pendant tout ce temps, nous passons toute la journée arrêtés sous le soleil ici. On n’a même pas un hangar où nous abriter, et pas non plus de toilettes ici. En plus de tout cela, nous n’avons pas de bons salaires, ni de prise en charge, encore moins de frais de route. Donc, c’est pour toutes ces raisons que nous avons décidé aujourd’hui d’arrêter le travail pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail », dénonce Sadjo Diallo, chauffeur de citerne Total.
Depuis plusieurs jours, les chauffeurs de citernes observent un mouvement de grève pour dénoncer leurs difficiles conditions de travail. Sous un soleil accablant, sans abri ni assurance d’être payés à temps, ces travailleurs réclament au gouvernement une amélioration de leur situation et le respect de leurs droits, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Rassemblés depuis plusieurs jours, les chauffeurs de camions citernes ont décidé d’arrêter le travail pour dénoncer les conditions précaires dans lesquelles ils exercent leur métier. Fatigue, manque de repos, salaires dérisoires et absence d’infrastructures, Ibrahima Magassouba, chauffeur de citerne, revient sur ce calvaire.
« On fait grève par rapport à la souffrance qu’on traverse, ce n’est pas la guerre ni autre chose et nous ne sommes pas contre l’Etat. Vous-mêmes vous voyez comment le soleil nous fatigue, nous sommes là depuis longtemps. Il y a un mois et deux semaines de cela que certaines citernes qui sont là ne sont pas chargées. A chaque fois que nous venons, ils disent que c’est le réseau, cela est devenu un calvaire pour nous. Nous demandons au gouvernement de nous aider pour que cette souffrance puisse prendre fin, nous ne sommes pas là pour faire la guerre à quelqu’un. Nos conditions sont vraiment misérables, parce que si nous les chauffeurs nous devons transporter un bagage et que ça manque, après on dit de payer ou ils retirent ça dans nos salaires. Pourtant, il est vraiment difficile de rembourser ce que tu n’as pas pris. Par exemple, en transportant de l’essence, quand il y a 100 litres manquants, et toi tu es payé à 2 millions, on te demande de rembourser ça, où est-ce que tu vas prendre tout ça ? Et c’est ainsi que nos patrons aussi nous abandonnent, et cela est vraiment difficile. Et là où nous sommes, il n’y a nulle part où se cacher, ni quand le soleil est ardent ni quand il pleut. Que le gouvernement nous aide à avoir au moins des hangars ou des endroits où se mettre à l’abri », a-t-il expliqué.
De son côté, Mohamed Sylla dénonce une situation de plus en plus intenable pour les chauffeurs de citernes, confrontés à des retards de paiement des salaires et à un manque de considération.

« Le calvaire que nous traversons est difficile à dire, certains chauffeurs viennent faire deux semaines, parfois 20 jours. La SONAP nous avait dit qu’ils pourraient remplir 150 citernes par jour, mais actuellement on ne peut même pas avoir 80 citernes par jour. Certains sont à Coyah et d’autres sont après Coyah. Les apprentis qui sont là et nous, la nourriture, le transport et autres choses, ce ne sont pas les patrons qui nous donnent ça. Certaines citernes peuvent faire 20 jours sans être chargées. Il y a beaucoup d’entre nous qui ne sont pas payés, certains peuvent faire 4 à 5 mois et recevoir juste le salaire d’un seul mois. Nous sommes tous là pour cette situation, même ceux qui ne sont pas concernés par cette situation en fait partie, la solidarité avant tout. Que le gouvernement nous aide à avoir une bonne condition », a-t-il indiqué.
Pour Sadjo Diallo, chauffeur de citerne Total, la décision d’arrêter le travail est un cri de détresse face à des conditions de vie jugées inhumaines.

« On a décidé d’arrêter le travail aujourd’hui pour protester contre nos mauvaises conditions de vie. Parce que depuis longtemps, nous souffrons beaucoup. Un chauffeur peut venir poireauter ici pendant deux semaines sans pouvoir charger son camion. Et pendant tout ce temps, nous passons toute la journée arrêtés sous le soleil ici. On n’a même pas un hangar où nous abriter, et pas non plus de toilettes ici. En plus de tout cela, nous n’avons pas de bons salaires, ni de prise en charge encore moins de frais de route. Donc, c’est pour toutes ces raisons que nous avons décidé aujourd’hui d’arrêter le travail pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail », a-t-il dénoncé.
Ismaël Kouyaté, apprenti chauffeur, témoigne de la dure réalité vécue par les plus jeunes dans la profession et demande une augmentation de salaire pour leurs maîtres.

« Nous souffrons, je suis là depuis 8 jours. Nous leur demandons d’augmenter le salaire de nos maîtres, car si nos maîtres ne sont pas bien payés, nous aussi on n’aura pas beaucoup d’argent. Depuis 8 jours je suis là avec un seul complet. Mon pantalon et ma chemise, tout est gâté. Comme vous pouvez le voir, je n’ai plus rien sur moi, même mon prix de déjeuner est fini. J’ai déjeuné avec 2 000 francs aujourd’hui. Dites au président de nous aider, car nous souffrons beaucoup », s’est-il plaint.
Ce mouvement de colère met en lumière la dure réalité des transporteurs de produits pétroliers, souvent oubliés mais indispensables au bon fonctionnement du pays. Entre précarité, fatigue et manque de reconnaissance, ils espèrent que leurs voix seront enfin entendues par les autorités.
Jacqueline Kourouma pour Guineematin.com
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