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Avec l’arrêt des compétitions européennes durant l’été, les vidéoclubs guinéens traversent une période creuse qui affecte directement leurs revenus. À Lambanyi, dans la commune de Ratoma, Elhadj Boubacar Bah en fait l’amère expérience. Propriétaire d’une salle pouvant accueillir plus de 2 000 personnes, ce trentenaire, actif dans le secteur depuis 2020, fait face à une baisse d’activité préoccupante.
Rencontré ce vendredi 20 juin 2025, il partage les difficultés qui s’accentuent en cette période de trêve. « Nous gagnons en fonction des matchs. Par exemple, quand c’est les jours des classicos, on gagne beaucoup parce que les clasicos jouent généralement à partir de 19h. Il se trouve que les gens sont revenus du boulot. Mais les matchs de championnat, vu que c’est dans la journée, on ne gagne pas assez », explique-t-il.
Mais depuis la fin des grands championnats, les recettes se font rares, au point de menacer l’équilibre de son activité. « Pendant cette période des vacances, nous rencontrons d’énormes difficultés. Actuellement, on ne gagne pratiquement pas. C’est l’argent qu’on a économisé, c’est ce que nous mangeons et qui nous permet de subvenir à nos besoins, payer le loyer, etc. Donc actuellement, nous sommes gênés parce qu’on ne fait pas d’entrée d’argent », déplore Elhadj Bah.
Outre les pertes économiques, il doit aussi composer avec les comportements parfois turbulents de certains clients. « Ça aussi, ça nous fatigue beaucoup parce que certains de nos clients, quand leur club marque, ils se lèvent directement, ils frappent les tôles et certaines installations. Parfois, on a du mal à les calmer, mais nous, on prend de la hauteur parce que c’est nous qui les accueillons », raconte-t-il.
Autre difficulté majeure : les coupures d’électricité récurrentes, qui peuvent interrompre les retransmissions et susciter la colère des spectateurs. « Parfois, le courant peut partir en plein match. Certains clients qui ne sont pas compréhensifs commencent à discuter. Il arrive qu’on essaie d’allumer le groupe électrogène et qu’il refuse. On rembourse les gens », confie-t-il, résigné.
Malgré l’accès croissant aux téléviseurs dans les foyers, les vidéoclubs restent des lieux de sociabilité prisés, où la passion du football se vit en groupe, dans une ambiance unique. Mais pour des gérants comme Elhadj Bah, cette passion devient difficile à faire vivre sans soutien ni alternatives en période creuse.
L’article Conakry : la trêve des championnats européens fragilise les vidéoclubs, témoignage d’un gérant à Lambanyi est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.