Collège Lambanyi (Conakry) : « Même si les enfants ne sont pas en tenue cette semaine, on peut se comprendre »

La journée de ce lundi, 6 octobre 2025, marque la rentrée officielle des classes sur toute l’étendue du territoire national au compte de l’année scolaire 2025/2026. Au collège Lambanyi (Banque mondiale), dans la capitale guinéenne, enseignants, élèves et parents d’élèves se sont donné rendez-vous tôt le matin pour la reprise. Dans cet établissement, l’ambiance était morose. Les responsables de l’école ont incité les parents à laisser les enfants venir en classe, même s’ils ne sont pas en tenue pour cette première semaine, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est dans une ambiance morose que les élèves du collège Lambanyi, communément appelé Banque mondiale, ont repris le chemin de l’école. La plupart des salles de classe sont vides dans cet établissement.

Moussa Kaba, principal de cette école publique, a déploré les absences et invité à ne pas perdre du temps.

Moussa Kaba , principal du collège Lambanyi (Banque mondiale)

« La rentrée a été morose, comme vous pouvez le constater. Les élèves ne sont pas venus. Les parents n’ont pas libéré les enfants. On a pris des dispositions, les enseignants sont là, mais pas les élèves. L’appel que j’ai à lancer, c’est de libérer les enfants, même s’ils ne sont pas en tenue cette semaine, on peut se comprendre. Nous savons que ça ne va pas de part et d’autre, mais on doit garder les enseignants. C’est une école publique, c’est l’école de la République. Qu’ils libèrent les enfants ! Les élèves doivent savoir que l’examen se prépare dès la rentrée des classes », a expliqué Moussa Kaba.

Makalé Sylla, élève en classe de 9ᵉ année, appelle ses camarades à reprendre le chemin de l’école.

Makalé Sylla, élève

« Je voulais voir mes nouvelles amies, elles m’ont manqué. L’école aussi m’a manqué. Quand j’étais à la maison, j’ai rêvé de venir à l’école, comme l’année passée. J’aurai aimé que tous mes amis viennent à l’école aujourd’hui. Parce que c’est le premier jour, et en plus, c’était prévu le 6 octobre que nous soyons tous à l’école », a-t-elle indiqué.

Un parent d’élève, Ibrahima Sory Diallo, rencontré dans cet établissement invite les autres parents à s’activer pour la reprise effective des cours de leurs enfants.

Ibrahima Sory Diallo parent d’élève

« Mes enfants viennent d’être transférés à l’école publique. Ils ont commencé à l’école privée depuis la maternelle. Mais, je constate que, chaque année, les écoles privées ne font qu’augmenter les frais de scolarité. Vu la situation économique actuelle, et comme l’État a annoncé que les études seront désormais gratuites, je me suis dit que cette fois-ci, je vais les inscrire à l’école publique pour voir si ce que l’État dit et ce qu’il fait, c’est la même chose. Après, je le saurai », a-t-il laissé entendre.

Poursuivant, le parent d’élève a invité les autres parents à plus de responsabilité dans la gestion de l’éducation des enfants. « Moi, depuis que mes enfants ont commencé à étudier, je les accompagne toujours. Parce que les enfants, ce sont des enfants : il faut toujours les encadrer et les accompagner. Ils ne connaissent pas vraiment ce que représente l’école, ni son importance. Ce sont les parents qui le savent. Donc, une fois que tu as inscrit ton enfant à l’école et que tu l’abandonnes, c’est sûr que tu n’auras pas de bons résultats. Il faut toujours être présent aux côtés des enfants », a-t-il indiqué.

Cette année, le ministère de l’Enseignement pré-universitaire a annoncé que 560 000 nouveaux élèves sont attendus dans les concessions scolaires du pays.

Yayé Oumou Barry pour Guineematin.com

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