Clôture des JPCI 2025 : la Guinée pose les bases d’une planification moderne et inclusive

il y a 4 heures 21
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Deux jours de réflexions intenses, d’échanges stratégiques et d’engagements fermes se sont achevés ce jeudi 26 juin 2025 à Conakry, marquant la clôture de la première édition des Journées de la Planification et de la Coopération Internationale (JPCI). Organisées par le Ministère du Plan et de la Coopération Internationale, ces assises ont réuni décideurs politiques, partenaires techniques et financiers, chercheurs, et représentants de la société civile autour du thème : « Réinventer la planification et la coopération pour une Guinée émergente, inclusive et résiliente ».

Dans un contexte mondial en perpétuelle mutation, la Guinée a voulu, à travers ces JPCI, revisiter ses instruments de planification et redéfinir les contours d’une coopération internationale plus efficace, alignée sur les réalités nationales. Un pari que les autorités entendent relever en s’appuyant sur une boussole : les statistiques fiables.

Un rebasage historique pour une économie redimensionnée

Point d’orgue de ces journées : la présentation des résultats du rebasage du Produit Intérieur Brut (PIB) selon les normes du Système de comptabilité nationale 2008. Un exercice technique de grande envergure qui révèle un PIB de 161 539,2 milliards de GNF en 2018, contre 106 845,3 milliards selon l’ancien système, soit une réévaluation de 51,2 %.

Cette réforme statistique, fruit de plusieurs années de travail de l’Institut National de la Statistique, a permis une meilleure couverture des activités économiques, une intégration des changements structurels dans l’économie nationale et l’adoption de méthodes modernes de calcul.

« Ce rebasage constitue une étape structurante pour asseoir la crédibilité statistique du pays et mieux orienter les politiques publiques », a souligné Nérée Noumon, Représentant Résident du FMI, appelant à maintenir les réformes, moderniser l’administration fiscale et renforcer la gestion de la dette.

Une économie soutenue par les mines et l’agriculture

Les nouveaux comptes révèlent une dominance progressive du secteur secondaire, notamment minier, dans la structure économique guinéenne : 41 % du PIB en 2020, contre 32,3 % pour le primaire et 21,3 % pour le tertiaire. Les activités agricoles et minières apparaissent comme les piliers de la résilience économique, avec une croissance moyenne supérieure à 6 % entre 2018 et 2024, bien que les investissements restent relativement faibles, sous les 25 % du PIB.

Pour Issa Diaw, Représentant Résident de la Banque mondiale, ce changement de paradigme constitue une avancée majeure. Il a salué l’intégration de la cartographie des infrastructures dans le Recensement Général de la Population (RGPH-4), un outil précieux pour mieux cibler les investissements publics, réduire les inégalités territoriales et orienter les capitaux privés.

Simandou 2040 : le fil conducteur

Au cœur des débats, le programme Simandou 2040 a été largement évoqué comme l’axe structurant de la stratégie de développement du pays. Djiba Diakité, directeur de cabinet à la Présidence, a rappelé que ce projet minier intégré est appelé à générer emplois, formation, diversification économique et amélioration des conditions de vie, pour peu que les données nouvelles soient pleinement intégrées dans les outils de planification sectorielle.

« Le développement ne se décrète pas, il se construit avec rigueur, intelligence collective et vision », a-t-il martelé, appelant tous les acteurs — État, secteur privé, société civile et partenaires — à une synergie d’action autour d’objectifs communs.

Des données au service de la souveraineté

Dans son allocution, le ministre du Plan et de la Coopération internationale, Ismaël Nabé, a souligné que la migration vers le SCN 2008 n’est pas qu’une opération technique. Elle reflète la volonté politique de moderniser l’État et d’en faire une institution guidée par des données.

« Ce qui ne se mesure pas, ne se gère pas », a-t-il lancé, appelant à faire des statistiques une boussole stratégique pour la gouvernance, l’attractivité économique et la transparence budgétaire.

Vers une consolidation des réformes

La Guinée envisage désormais d’aller plus loin : finaliser les comptes définitifs 2021–2024, établir les comptes régionaux, affiner la matrice de comptabilité sociale et renforcer la communication statistique. Le pays ambitionne également d’adhérer au Système de Diffusion des Données Spéciales (SDDS) du FMI.

Tous les partenaires présents ont salué cette dynamique, à commencer par la Banque mondiale et le FMI, qui ont réaffirmé leur engagement durable à accompagner la Guinée dans la consolidation de son système statistique.

Clap de fin sous le sceau de l’action

Les rideaux sont donc tombés sur une édition fondatrice des JPCI, qui pourrait bien devenir un rendez-vous stratégique annuel dans l’agenda national. Mais au-delà des discours et des chiffres, les attentes sont claires : que les résultats du rebasage soient effectivement intégrés dans les politiques publiques, que les inégalités territoriales soient réduites, et que les données deviennent des leviers concrets de transformation sociale et économique.

« Nous comptons sur chacun d’entre vous pour faire de la Guinée un modèle de développement durable et inclusif », a conclu Djiba Diakité en déclarant officiellement clos les travaux.

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