Bob Marley : 44 ans déjà, et toujours vivant [Par Top Sylla]

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Le 11 mai 1981 s’éteignait à jamais la voix chaleureuse de Robert Nesta Marley, le légendaire Bob. C’était à Miami (États-Unis), à l’âge de 36 ans, des suites d’un cancer. Chaque année, cette disparition est commémorée par des millions de fans à travers le monde, notamment en Afrique, où l’artiste est perçu comme un symbole de lutte pour la paix, la justice et l’amour du prochain.

 

Les chansons de Bob Marley, bien qu’écrites il y a plusieurs décennies, résonnent étrangement avec les enjeux actuels. En suivant l’actualité, on pourrait presque entendre en fond sonore, comme un lointain écho, la sublime guitare de Junior Marvin, la basse chaloupée d’Aston “Family Man” Barrett, le jeu syncopé à la batterie de son frère Carlton “Family Man” Barrett, ainsi que les chœurs harmonieux des I-Threes, dont son épouse Rita.

 

Bob Marley, le roi du reggae, n’a pas seulement chanté l’amour ou la rébellion ; il a incarné un combat universel pour la paix, la justice et l’émancipation des peuples. En ce jour de commémoration, revenons sur l’héritage d’un homme dont les chansons résonnent encore comme des incantations d’espoir.

 

« One Love » (Un amour) : À une époque marquée par les guerres et les inégalités, Marley a transformé la musique en une arme pacifique. « One Love » n’est pas une simple chanson, mais un appel à l’harmonie mondiale. Comme il aimait à le rappeler, « Ne t’inquiète pas, tout ira bien » – une promesse douce adressée aux opprimés, aux cœurs brisés, à quiconque cherche la lumière.

 

Au moment où les premiers mots du pape Léon XIV ont été un appel à la paix dans le monde, alors que la guerre fait rage en Ukraine et au Soudan, que les morts s’entassent dans l’est de la RD Congo, et que les tensions montent dans plusieurs régions, y compris en Guinée, on ne peut que penser à des titres comme celui-là.

 

Dans “War”, lorsqu’il cite le discours d’Haïlé Sélassié : « Tant que la philosophie qui promeut la supériorité d’une race persistera, il y aura la guerre », Marley dénonce l’impérialisme moderne, les invasions territoriales et les luttes contre l’oppression.

L’insécurité vécue dans nos villes insalubres, la crise du logement, la pauvreté, renvoient à « Concrete Jungle » (Jungle de béton).

 

« Buffalo Soldier » (Soldat Buffalo) interpelle aujourd’hui sur le racisme systémique et la question des réparations liées à l’esclavage. La chanson honore les soldats noirs enrôlés de force dans l’armée américaine. Elle dialogue avec les mobilisations « Black Lives Matter » et les demandes de reconnaissance des crimes coloniaux, à l’image de la tragédie de Thiaroye (Sénégal) en 1944, comme en France autour de la mémoire de l’esclavage.

 

« Get Up, Stand Up » (Lève-toi, tiens debout) est plus que jamais un mot d’ordre pour les mobilisations citoyennes, l’appel des activistes pour la défense des droits de l’Homme, les grèves contre la vie chère, et aussi l’hymne des défenseurs de l’environnement. Pour Marley, la musique était un cri de ralliement : « Stir It Up » (Agite-le), disait-il, pour réveiller les consciences.

 

Avec « So Much Trouble in the World » (Tant de problèmes dans le monde), Marley dénonçait l’aveuglement des puissants face aux souffrances, que ce soit de nos jours celles des habitants de Gaza ou des victimes de catastrophes naturelles et industrielles.

« Three Little Birds » (Trois petits oiseaux), est un slogan pour les survivants de drames et tragédies, mais aussi pour les réfugiés fuyant les guerres, comme les milliers de Soudanais ou de Congolais déplacés.

 

« No Woman, No Cry » (Non, femme, ne pleure pas) alerte sur l’ampleur des féminicides, des violences basées sur le genre et la sous-représentation des femmes dans les sphères de décision.

Dans ses ballades acoustiques, notamment « Redemption Song » (Chanson de la rédemption), écrite peu avant sa mort, Marley se révèle poète et philosophe. Il y résume sa quête spirituelle : « Libérez-vous de l’esclavage mental », une invitation à croire en sa propre force, thème repris dans « Satisfy My Soul » (Satisfais mon âme), où il mêlait mysticisme et sensualité.

 

« Sun Is Shining » (Le soleil brille) et « Positive Vibration » (Vibration positive) continuent d’inspirer des générations, des rues de Conakry à Kingston, des marches pro-démocratie aux manifestations pour le climat.

 

Bob Marley n’est pas mort le 11 mai 1981, il s’est simplement dissous dans le temps, comme il le chantait dans « Exodus » (Exode), pour devenir une force invisible. En son honneur, réécoutez « Jamming », laissez-vous porter par « Is This Love » (Est-ce l’amour ?), et qu’on se le tienne pour dit : tant que sa musique fera danser le monde, l’esprit révolutionnaire de Marley vivra. Ne disait-il pas que « la musique, c’est une prophétie. Et moi, je ne fais que la transmettre ».

 

De la crise climatique aux révoltes sociales, en passant par les résistances anti-coloniales, les chansons de Bob Marley restent les bandes-son de la lutte mondiale. Bob, l’éternel…

Top Sylla 

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