Aïd El-Kébir à Kindia : le grand Imam prêche le vivre-ensemble et le sens du sacrifice

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La fête de l’Aïd El-Kébir a été célébrée ce vendredi 6 juin 2025 sur toute l’étendue du territoire national de la République de Guinée.

À Kindia, comme le veut la tradition, c’est à la place des Martyrs que la grande prière a été dirigée par le Grand Imam, Elhadj Mamoudou Camara.

Devant une foule nombreuse de fidèles venus de tous les quartiers de la ville, le Kountigui spirituel de Kindia a axé son sermon sur un message fort : le vivre-ensemble, la paix sociale et le sens du sacrifice.

Un appel à la paix, à la réconciliation et à l’amour du prochain

Dans un ton calme mais ferme, souvent caractéristique de ses prises de parole en jour de fête, Elhadj Mamoudou Camara a d’abord salué l’importance de cette journée bénie avant d’appeler chacun à rechercher la paix et le pardon :

« Dieu nous a accordé ce jour, un grand jour. Et que devons-nous faire aujourd’hui ? C’est un jour de joie, un jour d’acceptation mutuelle. Si tu es fâché contre quelqu’un pour une futilité, profites de ces quatre jours pour aller lui parler, pour faire la paix. Si tu gardes quelque chose de mauvais dans ton cœur contre quelqu’un, pardonne-le, et Dieu t’aimera. »

L’imam a également invité les fidèles à partager, à éviter l’hypocrisie, et à avoir de la compassion pour les plus vulnérables :

« Prépare quelque chose, mange une partie et donne une autre en sacrifice. Dieu a créé ce jour pour qu’on s’aime et qu’on s’éloigne de l’hypocrisie. Cela ne doit pas exister entre les familles ni dans la société, car l’hypocrite n’a aucune importance pour le pays. Et si tu meurs dans l’hypocrisie, tu ne seras jamais en paix avec Dieu. »

Le sens du sacrifice dans une société solidaire

Comme le veut la tradition religieuse, l’imam est revenu sur l’histoire du prophète Ibrahim (Abraham) et du sacrifice symbolique de son fils Ismaël.

Pour Elhadj Mamoudou Camara, cet acte reste un symbole fort de dévouement et de sacrifice au service d’un idéal divin ou communautaire : « Le geste du prophète Ibrahim montre que se sacrifier pour une cause est un acte d’adoration. Si un sage ne transmet pas son savoir par le sacrifice, il n’y aura plus de sages. Aucun président n’arrive au pouvoir sans l’aide de ceux qui acceptent de se sacrifier pour lui. De même, les militaires qui donnent leur vie pour protéger la nation méritent nos prières ; qu’ils trouvent le paradis. »

L’imam a aussi salué les médecins, les enseignants, les religieux et tous ceux qui, dans l’ombre, œuvrent pour le bien-être collectif : « Se sacrifier, c’est aussi prier pour les autres, soigner les malades, aider ceux qui sont dans le besoin. C’est à travers ces efforts partagés que notre société progressera. »

Un message de paix, de pardon et d’unité

Le sermon du Grand Imam de Kindia était un vibrant appel à la solidarité, au pardon et à l’abandon des rancunes personnelles, afin de construire une Guinée unie et prospère.

Aboubacar Dramé, correspondant régional à Kindia

+224 623 08 09 10

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